Tout le monde sait que, le général Khalifa Haftar, l’homme fort de Tobrouk à la tête de l’Armée nationale libyenne (ANL), est le plus durement touché par le retour de Saïf al-Islam, le fils de Kadhafi qui veut reprendre la Libye. Et qu’Haftar s’est allié depuis fin 2014 avec les chefs des bataillons de sécurité du régime de Kadhafi et a absorbé leurs éléments dans les rangs de son armée.
Il aura fallu dix ans depuis la mort du colonel Kadhafi pour atteindre ces élections le 24 décembre en Libye comme le point culminant des espoirs internationaux de stabiliser le pays. Ains, les deux premiers candidats à s’inscrire étaient le fils de Kadhafi Saïf al Islam et le général Khalifa Haftar à Benghazi, qui est considéré comme le successeur du colonel car ces dernières années il a tenté à plusieurs reprises de prendre le pouvoir par la force et se serait depuis longtemps proclamé le nouveau Kadhafi si ses attaques contre la capitale Tripoli n’avaient pas toutes échoué.
Le retour politique de Saïf a d’abord été considéré comme l’expression d’un régime, qui ne voulait pas tomber, provoquera une rupture dans les rangs des milices de Haftar, surtout s’il décide de rétablir son pouvoir par la force avec le soutien de la Russie. Ainsi, son entrée aux élections a fait de lui le concurrent le plus important de Haftar à ce jour pour la présidence.
Depuis quelque temps, il a réorganisé l’ancien parti de son père, et a réussi une série de négociations pour préparer le terrain à son éventuelle candidature aux élections de décembre.
Il est à noter que les partisans de Kadhafi occupent des positions sensibles dans les rangs des milices de Haftar, et dans ce contexte, des bataillons militaires affiliés au maréchal Khalifa Haftar se sont déplacés vers la frontière avec l’Algérie et l’ont déclarée zone militaire fermée en raison de l’activité accrue des groupes terroristes affiliés aux renseignements algériens. Les mercenaires seront envoyés par les généraux à Saïf al-Islam Kadhafi l’héritier de l’ancien régime déchu, afin d’obtenir un rôle politique qui l’aurait mis en mesure de succéder à son père par la force et semer le chaos en Libye divisée en mille morceaux.
Pour ces raisons, Haftar a envoyé des véhicules armés de mitrailleuses et des camions avec « 128 brigades » de son armée à la frontière algérienne afin d’empêcher les mercenaires d’entrer en Libye.