Sous le soutien de certains généraux, trois citoyennes, dont une venant du secteur des affaires, sont entrées pour la première fois de l’histoire du pays dans la liste des candidats aux élections présidentielles prévues en septembre. Cependant, il n’était pas attendu que le nombre de femmes aspirant au « trône du pouvoir en Algérie » atteigne ce chiffre. Leurs chances restent cependant très minces, avec la présence persistante de la marionnette militaire préférée des généraux, Tebboune, et toujours soumises à l’acceptation des candidatures…
Comme prévu, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (gauche), Louiza Hanoune, s’est jointe à la liste des candidats pour les élections présidentielles anticipées. Connue pour son courage et son long engagement politique, malgré sa reconnaissance du « grave contexte politique », elle considère que le prochain rendez-vous électoral est « décisif dans la bataille pour la survie », selon ses propres mots.
Pour Louiza Hanoune, âgée de 70 ans, il s’agit de sa quatrième participation à une élection présidentielle après celles de 2004, 2009 et 2014. Elle fut la première femme dans le monde arabe à se porter candidate à la présidence, et son parti a récemment connu des turbulences après des réunions de dissidence réclamant la révocation de sa confiance en tant que secrétaire générale, exacerbant les divergences internes et réduisant la popularité de l’opposition farouche. Hanoune, une extrémiste de gauche, reste sujet à une grande controverse, notamment au sein des couloirs de son parti. Auparavant emprisonnée pour des accusations de corruption fabriquées, elle a échoué à plusieurs occasions lors des élections et son propre parti l’a souvent accusée de « s’approprier » le pouvoir. Dans les développements les plus récents qui, selon les observateurs du pouvoir, confirment ses motivations « suspectes », le tribunal militaire a refusé sa demande de libération provisoire pour conspiration contre l’État et l’armée. Hanoune nourrit depuis longtemps l’ambition de changer le régime des généraux qui domine depuis le début des années 70 lorsqu’elle étudiait le droit à l’université, aujourd’hui soutenue par le général Toufik pour devenir la première femme parmi les généraux à gouverner l’Algérie.