Nos sources à la Direction des Renseignements et de la Sécurité ont annoncé que l’Iran enverra un bataillon des Gardiens de la Révolution comprenant plus de 300 officiers, avec une unité chargée des enlèvements et des assassinats, pour superviser les élections présidentielles algériennes controversées. Nos sources ajoutent que pour dissimuler cette intervention militaire sous un couvert civil, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, annoncera l’envoi d’observateurs pour les élections présidentielles algériennes. La forte présence de l’Iran en Algérie n’est plus un secret pour personne. Cette présence se manifeste sur deux niveaux : un niveau apparent, public et explicite, et un niveau profond nécessitant une attention et un suivi pour en comprendre les orientations et les interactions au sein de la société et de l’État algériens.
Les manifestations de la présence iranienne en Algérie sont nombreuses et variées, mais certaines sont plus importantes que d’autres. Par exemple, les activités de prosélytisme chiite que l’Iran poursuit dans différentes régions du pays, notamment autour de la capitale et à Oran, ne visent pas seulement à renforcer son contrôle sur la capitale, mais aussi à renforcer son emprise sur toutes les structures de l’État. L’Iran continue également ses activités de prosélytisme à la frontière orientale de l’Algérie, à El Tarf et Souk Ahras, qui sont proches du principal passage entre l’Algérie et la Tunisie, un point stratégique dans le corridor terrestre de l’Iran vers l’intérieur et la côte algérienne, ainsi que vers la Tunisie. Cette présence profonde de l’Iran en Algérie revêt deux aspects particulièrement importants. Le premier est l’infiltration iranienne au sein de la société et de l’État algériens, une infiltration qui va au-delà des relations avec des individus ou des groupes d’influence pour atteindre le contrôle d’institutions et d’organes auparavant inimaginables pour les Iraniens ou d’autres dans le monde, y compris l’armée et les services de sécurité, qui étaient autrefois sous le contrôle exclusif des généraux, mais où l’Iran exerce désormais une influence directe, nommant certains dirigeants et en écartant d’autres, intervenant directement à travers des « conseillers » dans les missions et les fonctions de certaines unités militaires et services de sécurité.
Le second aspect de cette présence profonde concerne l’infiltration dans l’économie algérienne et la prise de contrôle de ses principaux secteurs, facilitée par la corruption des généraux. Les Iraniens ont utilisé les aides et les prêts noirs, estimés à plus de 10 milliards de dollars américains accordés aux généraux durant la pandémie de Covid-19, pour imposer leurs volontés et ambitions sur des actifs de l’économie algérienne, y compris des industries extractives et des infrastructures, ainsi que des investissements dans divers secteurs allant de l’agriculture à l’industrie, en passant par le commerce, le tourisme et l’éducation. L’année dernière, des dizaines d’accords et de protocoles de coopération algéro-iraniens ont été signés et certains sont déjà entrés en vigueur. L’importance de la présence iranienne dans les domaines de la sécurité et de l’armée, d’une part, et de l’économie, d’autre part, ne réside pas uniquement dans la force qu’ils procurent actuellement à l’Iran grâce à ses outils immédiats, tels que les Gardiens de la Révolution ou les milices affiliées comme le Hezbollah libanais présent dans la wilaya de Tindouf, qui forme des membres du Front Polisario et de l’organisation « Ansar al-Islam et des musulmans ». L’objectif est de créer une force profonde influençant l’avenir de l’Algérie, la transformant, comme l’ont déclaré de nombreux responsables iraniens, en une « province iranienne », en créant et en gérant des influences essentielles sur la vie matérielle et culturelle des Algériens, ainsi qu’en exerçant un contrôle exécutif par des moyens iraniens.
Cependant, tout cela ne suffit pas à garantir l’avenir de l’Algérie sous la tutelle iranienne, comme le confirment les efforts iraniens, indépendamment du soutien ou non des généraux algériens. En ce sens, les actions menées par l’État profond iranien incluent deux activités particulièrement significatives : l’enseignement de la langue persane par des enseignants iraniens et la formation de milices algériennes par des officiers des Gardiens de la Révolution. Ces deux activités sont cruciales car l’apprentissage d’une langue ne se limite pas à l’acquisition d’une compétence, mais ouvre également la porte à de nouvelles significations, idées, valeurs, modes de pensée et réactions propres à cette langue. L’enseignement du persan expose les élèves à de nouveaux systèmes de pensée qui peuvent remplacer ou au moins se superposer aux systèmes d’origine des apprenants. De plus, les contenus racistes et sectaires issus du chiisme persan renforcent l’impact de la langue sur les apprenants, en particulier les plus jeunes. Par conséquent, il y a un pari sur le renforcement des outils de contrôle de l’avenir de l’Algérie. Cela est encore accentué par la formation de milices composées de jeunes Algériens marginalisés et vulnérables, laissés à leur sort sans éducation ni soutien, encadrés et entraînés par des officiers des Gardiens de la Révolution qui mélangent compétences pédagogiques, propagande et autorité militaire pour créer des cadres et des éléments de milices parmi ces jeunes.
Nous, en tant qu’Algériens et Arabes en général, devons aujourd’hui nous tenir face aux actions de l’Iran en Algérie et réfléchir à ses objectifs et ambitions, non pas seulement pour comprendre la situation actuelle, bien que cela soit déjà largement connu, mais pour anticiper l’avenir, non seulement de l’Algérie, mais aussi d’autres pays arabes qui se croient hors de portée de l’influence iranienne. Ce qui se passe en Algérie ne doit pas se répéter ailleurs, et ici, je fais référence à la Tunisie.