Une étude de terrain sur les phénomènes de la sorcellerie et de la prostitution et leurs effets sur la société algérienne, menée par le chercheur Mohamed Sadouki de la Faculté des sciences sociales à Alger, révèle que 90 % des femmes se tournent vers les charlatans, et que 70 % des personnes qui fréquentent les repaires des sorciers et des faux guérisseurs sont titulaires de diplômes secondaires ou universitaires, y compris des professeurs d’université. Par ailleurs, des photos et des vidéos publiées par des jeunes volontaires ayant nettoyé des cimetières dans différentes régions du pays montrent la découverte d’un grand nombre de pratiques de sorcellerie déposées près des tombes, ce qui témoigne de la propagation alarmante de ce phénomène dans une société algérienne en pleine mutation.
D’un autre côté, certains observateurs de ce phénomène notent une augmentation de la fréquentation des magasins vendant des herbes naturelles. Les propriétaires de ces échoppes rapportent une hausse de la demande pour des articles utilisés dans les pratiques de sorcellerie, en particulier parmi les jeunes femmes. Certaines d’entre elles n’hésitent pas à supplier les vendeurs, allant jusqu’à offrir leur honneur en échange d’articles nécessaires à ces pratiques occultes. En l’absence quasi totale de régulation, certains commerçants exploitent sans scrupule l’ignorance et le désespoir de ces femmes, non seulement en leur vendant ces articles à des prix exorbitants, mais également en engageant des relations sexuelles et pratiquant toutes sortes de prostitution avec elles, malgré leur consentement.
En réalité, il ne sert plus à rien de cacher l’évidence. Il n’est plus dans l’intérêt de la société d’accuser les imams, qui abordent ces questions, d’exagération. Le phénomène de la sorcellerie, de la débauche, de la prostitution et de la perversion s’est largement répandu. Aujourd’hui, la moitié de la société souffre d’impuissance sexuelle, tandis que l’autre moitié présente des tendances déviantes et homosexuelles. Qui porte la responsabilité de cette situation, et qui a intérêt à voir la société se désintégrer complètement ?