En raison de la pénurie de produits alimentaires, notamment ceux fortement consommés pendant le mois de Ramadan, comme le lait et la semoule, des experts ont averti que l’économie algérienne risque de s’effondrer d’ici la fin de cette année si le gouvernement persiste à ne pas chercher des solutions efficaces et durables pour surmonter ce qu’ils considèrent comme « le véritable dilemme ». Selon eux, cette situation pourrait pousser l’Algérie à contracter de nouveaux emprunts auprès de pays amis tels que la Russie et la Chine, ou même auprès du Fonds monétaire international (FMI). Cet avertissement intervient alors que le pays a cessé d’importer des denrées alimentaires afin de préserver ses réserves en devises étrangères.
Cette décision suscite de vives critiques en raison des hausses de prix qu’elle entraîne sur divers produits alimentaires, dans un contexte économique et social déjà difficile pour les Algériens. Le gouvernement impose ainsi de nouvelles charges à la population, alors que 60 % des classes vulnérables en Algérie, soit environ 24 millions de personnes, risquent de subir des conditions de vie encore plus dures et une faim accrue pendant Ramadan en raison de cette mesure jugée injuste. Les experts soulignent que la restriction des importations alimentaires pour préserver les devises ne compensera pas le déficit actuel, estimé à 60 milliards de dollars, largement attribué au budget de l’armée. Ils estiment que l’avenir de l’Algérie reste étroitement lié aux prix des hydrocarbures, qui représentent 97 % de ses exportations, ce qui témoigne de l’échec des gouvernements algériens successifs à développer une économie alternative.
En chiffres détaillés, les experts indiquent que les réserves de change de l’Algérie s’élèvent à 19 milliards de dollars. Si la situation continue de se détériorer, le Fonds de régulation des recettes (FRR) sera épuisé d’ici fin 2025, et dès le début de 2026, le recours au FMI deviendra inévitable. Malgré les nouvelles mesures proposées, qui alourdissent encore le fardeau des Algériens, les experts affirment qu’elles n’auront aucun effet positif. Les impacts attendus de cette politique, combinés à une augmentation de la fiscalité de 4,1 %, ne compenseront pas les pertes subies par l’Algérie en raison de l’effondrement de la demande mondiale pour ses hydrocarbures, estimées à 48 % de pertes pétrolières. Ces mesures ne couvriront que 44 % des pertes, selon les calculs. Les experts prévoient que le gouvernement tentera de combler le déficit par plusieurs moyens : l’impression de monnaie, la rationalisation des dépenses, et des politiques d’austérité représentant 26 % dans les équipements et 2 % dans la gestion, en plus d’une dévaluation du dinar algérien de 51 %. À cela s’ajoute la fiscalité collectée, estimée à 4,1 %, ce qui représente un déficit budgétaire global considérable.
