Dans la ville côtière de Béjaïa, l’arrivée des touristes du Golfe, notamment qataris et émiratis, à bord de leurs luxueux Range Rover blancs, ne passe pas inaperçue. Ces visiteurs, perçus comme une source de revenus conséquente, sont accueillis avec faste par des groupes de femmes et de jeunes filles algériennes, qui les gratifient de youyous, de chants traditionnels et de percussions. Selon des témoignages locaux, une agence de voyages algérienne mettrait à disposition de chaque touriste du Golfe une escorte d’une dizaine de femmes, chargées d’accompagner ces visiteurs dans leurs sorties, qu’il s’agisse de fréquenter des établissements nocturnes, des bordels ou des sites touristiques. Leur rôle se limiterait à satisfaire les moindres désirs des touristes, y compris des demandes intimes, parfois embarrassantes, voire choquantes.
Plus troublant encore, certains touristes qataris documenteraient ces services exclusifs dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Ces publications les montrent entourés de dizaines de jeunes Algériennes, rivalisant d’efforts pour répondre à leurs attentes dans l’espoir de gagner leurs faveurs. Cette situation soulève des questions sur l’exploitation et l’éthique entourant ce type de tourisme.
Un autre événement récent a amplifié la controverse. Lors d’une distribution d’aides alimentaires qataries organisée dans la capitale pour les plus démunis, la cérémonie a pris une tournure chaotique. Des milliers de personnes, parmi lesquelles des mineures, des jeunes filles et des individus aux comportements controversés, se sont massées pour approcher les bienfaiteurs qataris. Certains espéraient un simple contact physique ou un regard, tandis que d’autres allaient jusqu’à jeter des numéros de téléphone ou des photos suggestives, mettant en avant leurs atouts physiques. Dans la foule, des scènes de contacts intimes et de harcèlement sexuel ont été observées, dans un climat jugé indécent par de nombreux témoins. Des jeunes hommes et femmes se collaient les uns aux autres dans des postures inappropriées, tandis que les bienfaiteurs qataris traversaient la foule, comparés à des « sultans » sélectionnant leurs favoris parmi une masse de solliciteurs.
Ces événements jettent une lumière crue sur les dynamiques complexes entre tourisme, pouvoir économique et comportements sociaux dans certaines régions d’Algérie. Ils interrogent également les pratiques des agences locales et le rôle des autorités dans la régulation de ces interactions.
