En Algérie, les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune continuent de susciter la controverse. Lors d’une allocution, il avait affirmé que l’Algérie était le seul pays au monde à avoir atteint un endettement nul, lançant avec assurance : « Personne ne nous réclame un franc… celui qui réclame, qu’il vienne pour être payer ! » Ces propos, destinés à vanter une prétendue prospérité économique, contrastent pourtant avec une réalité bien plus sombre, marquée par des statistiques internationales et locales accablantes.
Tebboune a multiplié les déclarations optimistes, vantant une amélioration du niveau de vie des Algériens et une hausse de l’indice de bonheur. Cependant, ces affirmations sont largement contredites par les données officielles. Selon des rapports internationaux, l’Algérie figure parmi les pays les plus endettés auprès du Fonds monétaire international (FMI) en Afrique et au Moyen-Orient. Par ailleurs, les statistiques locales révèlent un taux de suicide alarmant parmi les jeunes et les mineurs, reflétant un mal-être social profond. Face à ces contradictions, une question brûle les lèvres des citoyens : où vont les richesses du pays, alors que l’Algérie dispose de vastes réserves de pétrole et de gaz, mais reste engluée dans un endettement chronique ?
En marge des réunions annuelles de la Banque islamique de développement (BID), organisées à Alger, un nouvel accord de coopération financière et de développement a été signé entre le gouvernement algérien et l’institution. D’un montant supérieur à 3 milliards de dollars, cet accord vise à financer des projets d’infrastructures, de santé et d’énergies renouvelables sur les trois prochaines années. Le président de la BID, Mohammed Sulaiman Al Jasser, a présenté cette initiative comme un soutien aux « pays islamiques pauvres et fragiles », une formulation qui a surpris pour un pays riche en ressources pétrolières et minières.
Ce choix de mots, évoquant des nations en proie à la guerre ou à la famine comme la Somalie ou le Soudan, souligne une perception internationale préoccupante de la situation algérienne. Malgré ses ressources naturelles, l’Algérie peine à traduire ses richesses en développement tangible pour ses citoyens. Les projets financés par la BID, bien que prometteurs, soulèvent des interrogations sur leur mise en œuvre et leur impact réel, dans un contexte où la transparence et la gestion des fonds publics restent des enjeux majeurs.
Alors que le gouvernement algérien continue de promouvoir une image de stabilité et de progrès, les chiffres et la réalité quotidienne des citoyens racontent une tout autre histoire. Entre endettement croissant et défis sociaux, l’Algérie se trouve à un tournant critique, où les promesses devront se confronter aux faits.
