La Banque d’Algérie a récemment procédé à une analyse détaillée de la valeur du dinar algérien, qui a fluctué entre dépréciation et réappréciation en fonction des conjonctures économiques. Face à l’inflation galopante qui a suivi la crise sanitaire et le déclenchement de la guerre en Ukraine, les autorités ont décidé de réévaluer le dinar de manière stratégique. Cette réévaluation a été déterminante pour maîtriser la flambée des prix, contribuant ainsi à atténuer les pressions inflationnistes et stabiliser l’économie nationale.
Dans son rapport annuel pour 2023, la Banque d’Algérie explique que cette réappréciation a été rendue possible par une amélioration notable des fondamentaux de l’économie nationale. L’institution souligne que les excédents du compte courant extérieur et l’amélioration du solde global du Trésor en 2022 et 2023 reflètent cette robustesse économique, permettant de corriger une sous-évaluation antérieure du dinar par rapport à son niveau d’équilibre de moyen terme.
Concrètement, la Banque d’Algérie a utilisé sa position de principal fournisseur de devises sur le marché interbancaire des changes pour ajuster les taux de change nominaux du dinar, notamment par rapport aux monnaies des principaux partenaires commerciaux de l’Algérie. Cette manœuvre a permis de réduire l’impact de l’inflation importée, un enjeu crucial dans un pays fortement dépendant des importations.
Les résultats sont parlants : en 2023, le dinar s’est apprécié en moyenne annuelle de 4,5 % face au dollar américain et de 10,2 % face au yuan chinois, après une période de dépréciation en 2022. Cette tendance s’est également confirmée face à l’euro, au yen japonais, et à la livre sterling, avec des augmentations respectives de 1,9 %, 12,2 %, et 4,1 %.
Malgré ces ajustements, la Banque d’Algérie a choisi de maintenir son taux directeur inchangé à 3 %, l’un des plus bas de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Cette décision repose sur l’analyse que l’inflation observée ces deux dernières années était majoritairement d’origine externe, et non monétaire, justifiant ainsi une politique monétaire stable pour préserver l’équilibre économique.
En somme, l’appréciation du dinar algérien s’inscrit dans une stratégie économique calculée, visant à stabiliser les prix tout en préservant la compétitivité de l’économie nationale sur la scène internationale.