Le marché du commerce électronique en Algérie a récemment franchi la barre des 1,5 milliard de dollars, marquant une avancée notable pour l’économie numérique du pays. Cependant, cette croissance masque des défis structurels importants, notamment la faible adoption des solutions numériques par les consommateurs et la dépendance aux espèces.
Avec 18 millions de cartes de paiement en circulation, le pays semble avancer vers la numérisation. Pourtant, 95 % des transactions en ligne se font toujours en espèces, révélant une réticence marquée à utiliser les paiements électroniques. Ce paradoxe entre l’infrastructure disponible et son utilisation réelle soulève des questions sur la transformation numérique du pays, où la modernisation semble davantage symbolique que pratique.
La majorité des entreprises en ligne dépendent des plateformes de réseaux sociaux pour leur visibilité et leurs ventes, un phénomène qui met en lumière l’absence de plateformes locales dédiées au commerce. Cette dépendance aux réseaux sociaux expose les entreprises à des risques liés à la régulation et à la sécurité des transactions, souvent hors de portée des autorités algériennes.
Une innovation attendue Le déploiement prévu des paiements électroniques sans contact d’ici 2025 est une avancée majeure, mais tardive. Le délai actuel de 48 à 72 heures pour les transactions ralentit la compétitivité des entreprises et ne répond pas aux exigences du marché mondial. Si la loi de finances 2025 prévoit des incitations fiscales et juridiques, ces mesures arrivent bien après les attentes des commerçants et des consommateurs.
Une transformation numérique inégale Le commerce électronique est présenté comme un levier de modernisation pour les PME, mais en réalité, une grande partie de la population reste exclue de ces avancées. Les technologies numériques ne profitent qu’à une minorité, rendant l’inclusion financière encore théorique.
Le commerce électronique en Algérie est en pleine expansion, mais repose sur des bases fragiles. Si les réformes à venir peuvent apporter des solutions, elles risquent d’arriver trop tard pour répondre aux défis immédiats d’un secteur en pleine transformation.