Dans un discours prononcé à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York le 26 septembre 2024, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a déclaré que la paix avec l’Azerbaïdjan était « à portée de main ». Il a appelé son voisin à signer un traité afin de mettre un terme à des décennies de conflits. Cette déclaration intervient un an après la victoire militaire de l’Azerbaïdjan, qui a rapidement repris le contrôle du Haut-Karabakh, une région peuplée majoritairement d’Arméniens, entraînant la fuite de près de 120 000 personnes vers l’Arménie.
« Je veux affirmer que la paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est non seulement envisageable, mais également à portée de main », a déclaré Pashinyan, ajoutant que « tout ce que nous avons à faire, c’est de tendre la main et de la saisir ». Malgré la douleur persistante engendrée par le conflit, il a souligné la nécessité de se concentrer sur la paix, qui constitue, selon lui, la seule voie viable pour les deux peuples.
L’Arménie a accepté de répondre à une demande cruciale de l’Azerbaïdjan : garantir des liaisons de transport à travers son territoire, permettant ainsi à l’Azerbaïdjan de relier son territoire principal à l’enclave de Nakhitchevan et de renforcer ses relations avec la Turquie. Pashinyan a affirmé : « La République d’Arménie est pleinement disposée à garantir la sécurité des passages de véhicules et des personnes sur son sol. »
Cependant, des tensions persistent, notamment en ce qui concerne la mention d’une union avec le Haut-Karabakh dans la constitution arménienne. Pashinyan a reconnu les difficultés liées à la modification de cette constitution, tout en soutenant qu’un accord de paix pourrait régler ces problématiques. Bien que les deux pays affirment que 80 % d’un traité soit déjà élaboré, l’Azerbaïdjan souhaite d’abord résoudre tous les points en suspens.
Certains diplomates estiment que le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev pourrait adopter une approche cynique, profitant de la situation favorable de son pays. Pashinyan a insisté sur l’urgence de signer immédiatement le projet de traité, affirmant qu’un accord de paix contribuerait à améliorer l’atmosphère générale et faciliterait la résolution des problèmes restants.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré les ministres des Affaires étrangères des deux nations à New York, les encourageant à finaliser un accord dans les plus brefs délais, illustrant ainsi l’intérêt international pour la stabilisation de la région.