L’Algérie nourrit l’ambition de se transformer en hub pour l’entrepreneuriat numérique et l’innovation en Afrique. Sous l’impulsion du Ministère de l’Économie de la connaissance, des Startups et des Micro-entreprises, des réformes audacieuses ont été mises en œuvre pour encourager la création de startups et attirer les talents locaux. Cependant, de nombreux défis subsistent, notamment la bureaucratie et le manque de financement, qui limitent encore le potentiel de cet écosystème en pleine croissance.
La Conférence africaine des startups, prévue à Alger en décembre 2024, représente une occasion unique pour l’Algérie de s’imposer sur la scène africaine de l’innovation technologique. Cet événement mettra l’accent sur l’intelligence artificielle et rassemblera plus de 25 000 participants venus de 35 pays. En offrant une visibilité accrue aux startups locales et en favorisant des rencontres avec des investisseurs et des experts internationaux, ce sommet pourrait donner un coup d’accélérateur au secteur technologique en Algérie. Cependant, pour qu’un réel impact se fasse sentir, cet événement devra être accompagné de réformes structurelles pour solidifier le marché local.
La stratégie algérienne vise à encourager les collaborations entre universités et entreprises, soutenue par des incubateurs et des programmes de financement comme le Fonds Algérien des Startups (AFS). Néanmoins, les lenteurs administratives et le manque de culture entrepreneuriale dans certaines institutions publiques freinent l’évolution de cet écosystème. Pour offrir un environnement propice à l’innovation, il est impératif de simplifier les démarches administratives et d’améliorer la coordination entre les secteurs public et privé.
La fuite des cerveaux demeure un défi majeur pour l’Algérie, car de nombreux jeunes diplômés qualifiés préfèrent se tourner vers des marchés européens plus attractifs. Si la multiplication des écoles spécialisées en sciences des données et en programmation est une avancée, le maintien des talents en Algérie nécessite une offre locale plus compétitive en termes d’opportunités et de rémunérations. La stratégie actuelle, bien que prometteuse, semble insuffisante pour endiguer cette tendance, ce qui affaiblit l’objectif de bâtir une économie basée sur la connaissance.
Le soutien apporté par le Fonds ISF, qui a investi plus en trois ans que l’ensemble des fonds algériens des deux dernières décennies, est notable. Cependant, le financement privé des startups reste insuffisant pour garantir la pérennité de cet écosystème. La faible implication du secteur privé freine la croissance des startups et limite le développement d’initiatives de financement alternatif telles que le crowdfunding. Il est crucial que les startups soient perçues comme des opportunités d’investissement rentables pour attirer davantage de capitaux privés.