Les prix du pétrole ont poursuivi leur repli vendredi, enregistrant une baisse de plus de 1 %, et accumulent des pertes hebdomadaires significatives. Cette tendance reflète les inquiétudes liées à un excédent d’offre prévu en 2024, en dépit des mesures de l’OPEP+ visant à prolonger les réductions de production jusqu’à fin 2026.
Le Brent a clôturé à 71,12 dollars le baril, en baisse de 1,4 %, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) s’est établi à 67,20 dollars, perdant 1,6 %. Sur la semaine, le Brent et le WTI ont respectivement reculé de 2,5 % et 1,2 %, illustrant les incertitudes liées à une demande mondiale en stagnation.
Malgré la stratégie de l’OPEP+ pour limiter l’offre, les signaux de faiblesse persistante de la demande pèsent sur le marché, notamment en Chine, premier importateur mondial de brut. En parallèle, les États-Unis augmentent leurs capacités de forage, atteignant cette semaine 482 plateformes pétrolières et gazières. Ces facteurs accentuent les prévisions d’un excédent d’offre à l’horizon 2025, bien que celles-ci aient été légèrement révisées à la baisse.
Les analystes de HSBC soulignent que si les réductions de production soutiennent momentanément les fondamentaux, elles traduisent également une fragilité structurelle de la demande. Bank of America anticipe un prix moyen de 65 dollars pour le Brent en 2025, avec une augmentation de la consommation mondiale estimée à un million de barils par jour.
Les tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient, continuent d’exercer une influence sur les prix, les maintenant dans une fourchette étroite de 70 à 75 dollars le baril. Morgan Stanley a ajusté ses prévisions pour le second semestre 2025, les portant à 70 dollars le baril, tout en abaissant de 700 000 barils par jour les estimations de production de l’OPEP.
Cependant, les perspectives économiques globales restent mitigées. Aux États-Unis, une légère hausse du taux de chômage, malgré des créations d’emplois solides, suscite des doutes sur la reprise. Ces incertitudes, combinées aux politiques énergétiques fluctuantes, rendent difficile une stabilisation durable des marchés.
Le marché pétrolier semble pris dans une dynamique instable, où toute hausse temporaire des prix pourrait être rapidement annulée par une augmentation de la production, notamment de la part des producteurs américains. La relance de la demande, particulièrement en Chine, et les prochaines décisions de l’OPEP+ seront cruciales pour sortir de cette période marquée par la volatilité.
En attendant, les investisseurs demeurent prudents face à un avenir incertain, où l’équilibre entre l’offre et la demande reste fragile. Les efforts de l’OPEP+ et les évolutions géopolitiques continueront d’être au cœur des préoccupations pour définir la trajectoire du marché à moyen terme.