Le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a récemment participé à des discussions avec son homologue égyptien, Karim Badawi, et le ministre qatari des Affaires Énergétiques, Saad bin Sherida Al Kaabi, en marge de la réunion ministérielle de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole Arabes (OAPEC) à Koweït.
Les ministres algérien et égyptien ont exploré les possibilités de collaboration entre l’Égypte et l’Algérie, en particulier dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’échange de connaissances et du renforcement des capacités. Cette discussion s’inscrit dans le cadre d’un Memorandum of Understanding signé en 2022 sur la coopération en matière de gaz, de pétrole et de mines. Mohamed Arkab a salué les partenariats réussis entre les entreprises égyptiennes et algériennes, telles que Petrojet et Sonatrach, et a encouragé les entreprises égyptiennes à capitaliser sur les opportunités dans le secteur énergétique algérien, notamment dans l’exploration, le développement de champs, le raffinage, et la production d’hydrogène.
Les discussions ont également abordé le secteur minier, avec un accent particulier sur le traitement des phosphates, la production de fertilisants, et l’échange d’expertise et de données. Le ministre Badawi a souligné la relation forte et continue entre l’Égypte et l’Algérie dans le secteur énergétique, exprimant une volonté de capitaliser sur les succès passés pour favoriser des partenariats plus approfondis. Les deux parties se sont mises d’accord pour continuer le dialogue bilatéral et régional, en tirant parti de leurs adhésions à l’OAPEC et au Forum des Pays Exportateurs de Gaz pour renforcer la coopération.
Les ministres qatari et égyptien ont discuté des moyens de renforcer les relations bilatérales dans le domaine de l’exploration et de la production pétrolière et gazière. Qatar Energy a souligné ses investissements continus dans le secteur énergétique égyptien, notamment par le biais de nouvelles opérations de forage en Méditerranée occidentale. L’entreprise reste optimiste quant aux résultats potentiels, citant des perspectives prometteuses en hydrocarbures.
La rencontre entre les ministres algérien, égyptien et qatari semble surtout motivée par des considérations géopolitiques et économiques stratégiques. L’Algérie et l’Égypte cherchent à renforcer leur position sur le marché de l’énergie, notamment par le biais d’investissements dans les énergies renouvelables et la production d’hydrogène, pour se diversifier loin de la dépendance aux hydrocarbures. Cependant, cette initiative peut aussi être vue comme une tentative de contrer les influences de puissances étrangères comme les États-Unis et d’autres pays producteurs de gaz en Méditerranée orientale.
Les discours sur les « opportunités » semblent quelque peu idéalisés. Si Petrojet et Sonatrach ont effectivement des partenariats réussis, ces relations ne garantissent pas nécessairement une coopération parfaite ou efficace dans tous les secteurs envisagés. La réalité des opérations d’exploration, de développement de champs et de raffinage reste complexe, impliquant de nombreuses barrières réglementaires, technologiques et financières. L’invitation pour les entreprises égyptiennes à investir dans le secteur algérien pourrait être perçue comme une tentative de la part des autorités algériennes de renforcer leur attractivité pour les investissements étrangers, même si cela implique de soutenir des entreprises qui pourraient être confrontées à des défis réglementaires et bureaucratiques significatifs.
: La coopération énergétique entre ces trois pays peut aussi être interprétée comme une tentative d’équilibrer les relations géopolitiques et économiques, notamment en réponse à la pression des prix mondiaux du pétrole et du gaz. L’accent mis sur les énergies renouvelables et la production d’hydrogène semble plus lié à une réponse à la pression internationale pour des initiatives de transition énergétique, que comme une véritable stratégie à long terme. De plus, ces discussions pourraient également viser à renforcer la position régionale de ces pays face aux entreprises énergétiques internationales, en consolidant les partenariats existants et en explorant de nouvelles opportunités.
En fin de compte, la coopération entre l’Algérie, l’Égypte et le Qatar pourrait être davantage façonnée par des considérations politiques et diplomatiques que par des objectifs purement économiques. Les implications pour la stabilité régionale, notamment en termes d’interdépendance énergétique et de sécurité, méritent également une attention particulière. Les citoyens de ces pays pourraient se demander si ces partenariats apportent des bénéfices tangibles à long terme ou si, au contraire, ils sont utilisés comme leviers politiques pour renforcer l’influence régionale.