Les prix du pétrole ont connu un rebond jeudi après avoir atteint leur plus bas niveau en deux mois lors des échanges asiatiques. Cette hausse intervient à la suite de l’annonce du président américain Donald Trump concernant la révocation de la licence de Chevron pour opérer au Venezuela, une décision qui risque de perturber l’approvisionnement mondial en brut.
Le Brent a progressé de 0,3 %, atteignant 72,72 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a augmenté de 0,2 %, s’établissant à 68,78 dollars le baril. Ces gains restent modestes, alors que les cours du pétrole avaient touché mercredi leurs niveaux les plus bas depuis le 10 décembre en raison d’une hausse inattendue des stocks de carburant aux États-Unis et des espoirs d’un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine.
Malgré ce rebond des prix, plusieurs facteurs économiques et géopolitiques continuent d’exercer une pression sur les cours du pétrole, limitant toute remontée durable.
Tout d’abord, la demande intérieure aux États-Unis montre des signes de faiblesse. En effet, selon les données de l’Administration américaine d’information sur l’énergie (EIA), si les stocks de pétrole brut ont diminué de manière inattendue la semaine dernière, ceux de l’essence et du carburant distillé ont, en revanche, augmenté plus que prévu. Cette situation traduit un affaiblissement de la consommation sur le marché américain, un indicateur clé qui renforce les craintes d’un ralentissement économique. Une baisse de la demande aux États-Unis, premier consommateur mondial de pétrole, constitue un signal négatif pour l’ensemble du marché.
Par ailleurs, les tensions géopolitiques liées à la guerre en Ukraine restent un élément déterminant pour l’évolution des cours. Donald Trump a annoncé que Volodymyr Zelensky se rendrait à Washington afin de finaliser un accord sur les terres rares. Toutefois, il a précisé que la réussite de cet accord dépendrait du maintien du soutien américain à l’Ukraine. Un éventuel apaisement du conflit pourrait favoriser une reprise des exportations russes, notamment en pétrole et en gaz, ce qui aurait pour effet d’augmenter l’offre mondiale et donc de faire pression à la baisse sur les prix.
Enfin, les projections de Goldman Sachs apportent un éclairage sur l’évolution des cours à moyen terme. La banque américaine estime que le Brent devrait osciller entre 70 et 85 dollars le baril dans un avenir proche. Selon ses experts, la politique des États-Unis en matière de contrôle des matières premières et l’augmentation de la production pétrolière domestique devraient permettre de stabiliser les prix. Cette perspective, bien que rassurante pour certains acteurs du marché, souligne néanmoins une dynamique où l’offre américaine compenserait les incertitudes liées aux tensions internationales.
Ainsi, malgré une légère reprise des prix du pétrole, les craintes liées à la demande américaine, aux évolutions du conflit en Ukraine et aux stratégies de production restent des facteurs majeurs qui pèsent sur la stabilité du marché.