Ce mercredi 26 avril les prix du pétrole ont grimpé en flèche lors des échanges asiatiques, atteignant leurs plus hauts niveaux en près de trois semaines. Cette flambée s’explique par deux facteurs majeurs : les inquiétudes suscitées par les nouvelles sanctions américaines visant les exportations de pétrole vénézuélien et une réduction inattendue des stocks de brut aux États-Unis, signalant une demande robuste.
D’après les données du marché, les contrats à terme sur le brut Brent ont progressé de 20 cents, soit 0,3 %, pour s’établir à 73,22 dollars le baril. De son côté, le brut West Texas Intermediate (WTI) américain a également gagné 20 cents, soit 0,3 %, atteignant 69,20 dollars le baril. Ces hausses, bien que modestes en pourcentage, traduisent une nervosité croissante sur les marchés pétroliers.
L’élément déclencheur de cette montée des prix réside dans la décision du président américain Donald Trump. Lundi, il a signé un décret autorisant l’imposition de droits de douane de 25 % sur les importations en provenance de tout pays achetant du pétrole brut ou des carburants liquides vénézuéliens. Cette mesure, prise en vertu de la loi sur les pouvoirs économiques d’urgence internationale de 1977, vise à asphyxier économiquement le Venezuela, dont le pétrole constitue la principale source de revenus. La Chine, premier client du pays sud-américain, se retrouve directement dans le viseur de ces sanctions, ce qui a immédiatement freiné les échanges commerciaux. Mardi, les négociants et raffineurs chinois ont suspendu leurs achats, dans l’attente de directives claires de Pékin.
« Les sanctions de Trump sur le pétrole vénézuélien ont amplifié les craintes sur l’approvisionnement mondial », souligne Priyanka Sachdeva, analyste senior chez Philip Nova, dans une note publiée mercredi. Cette incertitude géopolitique a ravivé les tensions sur un marché déjà sensible aux disruptions.
Parallèlement, le marché a été soutenu par des données encourageantes en provenance des États-Unis. Selon un rapport de l’American Petroleum Institute (API), les stocks de brut américains ont diminué de 4,6 millions de barils la semaine dernière, dépassant largement les attentes des analystes, qui tablaient sur une baisse d’un million de barils seulement. Cette réduction significative témoigne d’une demande solide dans la première économie mondiale, un signal positif pour les prix du pétrole. Les chiffres officiels de l’administration américaine, attendus ce jour, devraient confirmer ou nuancer cette tendance.
Malgré ces pressions haussières, certains éléments pourraient freiner une envolée prolongée des prix. Un récent accord entre l’Ukraine, la Russie et les États-Unis, visant à mettre fin aux attaques en mer et contre des infrastructures énergétiques, a permis une détente partielle. En échange, Washington a accepté de lever certaines sanctions contre Moscou, ce qui pourrait stabiliser l’offre énergétique mondiale à moyen terme.