Les prix du brut n’ont pas réussi à se redresser et continuent de plonger pour la deuxième semaine consécutive, affectés par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ainsi que par un affaiblissement inquiétant de la demande mondiale.
Vendredi, les contrats à terme sur le Brent reculaient de 0,39 %, à 63,08 dollars le baril, tandis que le WTI perdait 0,50 %, à 59,77 dollars. Ces replis portent les pertes hebdomadaires à près de 4 %, prolongeant une série noire après une baisse de 11 % la semaine précédente. Le Brent est même brièvement passé sous la barre symbolique des 60 dollars, une première depuis février 2021.
La nervosité s’est intensifiée après la décision de Pékin de riposter aux nouvelles sanctions douanières américaines. La Chine, désormais frappée par un tarif de 145 % sur ses exportations vers les États-Unis, a porté sa propre taxe à 125 % sur les produits américains, à compter de ce samedi. Ces représailles suscitent des craintes de récession mondiale, avec un impact direct sur les flux commerciaux et la consommation énergétique.
« Les dommages sont déjà là », résume Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank. « Même si certains tarifs ont été suspendus pour d’autres partenaires commerciaux, la confiance du marché est ébranlée. »
L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a d’ailleurs revu à la baisse ses prévisions de croissance économique mondiale ainsi que ses prévisions de demande pétrolière pour 2025 et 2026. La Chine, premier importateur mondial de pétrole, voit son rythme de croissance ralentir, accentuant ainsi la pression sur les cours.
Sur le front boursier, les grandes compagnies pétrolières accusent le coup. ExxonMobil, Chevron et Occidental Petroleum ont subi des pertes spectaculaires, traduisant l’ampleur du choc sur le secteur. L’indice Energy Select Sector SPDR (XLE) a plongé de près de 7 % jeudi.
Alors que le marché reste volatil et que la courbe à terme du Brent suggère un rééquilibrage de l’offre à moyen terme, certains analystes n’excluent pas une descente vers les 50 dollars le baril si la situation géopolitique continue de se détériorer.