Le 29 mai 2025, les marchés pétroliers ont enregistré une hausse notable : le baril de Brent s’est établi à 64,79 dollars (+1,09 %) et le WTI à 61,68 dollars (+1,31 %). Cette reprise s’explique principalement par les tensions croissantes sur l’offre mondiale, en particulier la décision américaine d’interdire à Chevron d’exporter du pétrole brut depuis le Venezuela. À cela s’ajoute le statu quo de l’OPEP+, qui maintient sa politique de production inchangée.
Mais cette embellie pourrait bien être de courte durée. Si l’OPEP+ venait à acter une hausse de la production dès juillet, et si le pétrole russe continue de circuler malgré les sanctions, l’équilibre actuel des prix serait rapidement fragilisé. L’Algérie, dont l’économie reste structurellement dépendante des hydrocarbures, observe cette évolution avec nervosité. Une baisse des prix viendrait encore aggraver une situation financière déjà précaire.
La décision américaine a mis en lumière la fragilité de l’approvisionnement mondial. L’interdiction faite à Chevron d’exporter le brut vénézuélien a provoqué des tensions dans la région, réduisant les marges de manœuvre des raffineries américaines et renforçant leur dépendance vis-à-vis du Moyen-Orient. Les cours du brut ont donc temporairement progressé, mais les marchés restent prudents.
Par ailleurs, l’OPEP+ – malgré les discussions en cours – a opté pour la stabilité en maintenant les quotas de production fixés en décembre. Toutefois, les huit membres ayant adopté des réductions volontaires (dont l’Algérie) devraient réinjecter jusqu’à un million de barils/jour entre avril et juin, avec une éventuelle augmentation supplémentaire prévue en juillet, à hauteur de 411 000 barils/jour.
Face à cette volatilité, l’Algérie est une nouvelle fois placée devant ses contradictions : capitaliser à court terme sur la hausse actuelle, ou enclencher les réformes structurelles tant attendues. Depuis des années, les alertes se succèdent sans résultats tangibles. Le pays continue de subir passivement les soubresauts du marché mondial, sans diversification réelle de son économie.
Plus inquiétant encore, la capacité de l’Algérie à respecter ses propres engagements dans le cadre de l’OPEP+ est régulièrement remise en cause. Alors que le ministre émirati de l’Énergie appelle à un effort collectif et coordonné, Alger peine à offrir une vision stratégique cohérente.
Si les prix du pétrole ont brièvement rebondi – atteignant même 65,6 dollars pour le Brent en clôture de séance – cette dynamique est largement spéculative. Les fondamentaux restent instables, et les décisions attendues pour juillet pèseront lourd sur l’évolution des cours. Dans ce contexte incertain, l’économie algérienne joue une dangereuse partie d’équilibriste. Faute de réformes audacieuses, toute nouvelle dégringolade du marché risquerait d’entraîner le pays dans une spirale difficilement contrôlable.