L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) se préparent à une nouvelle augmentation de la production de pétrole brut en juillet 2025, avec un volume dépassant largement les 411 000 barils par jour (bpj) précédemment annoncés. Cette décision, attendue lors de la prochaine réunion du groupe, reflète la volonté des principaux producteurs de regagner des parts de marché dans un contexte mondial marqué par une demande incertaine et un marché pétrolier tendu.
Depuis plusieurs mois, huit membres clés de l’OPEP+ – parmi lesquels l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, le Koweït, le Kazakhstan, Oman, l’Algérie et les Émirats arabes unis – ont progressivement levé leurs restrictions volontaires de production, contribuant à un afflux significatif de pétrole sur le marché. Cette augmentation de l’offre, plus importante que prévu, exerce une pression à la baisse sur les prix du pétrole, déjà fragilisés par des inquiétudes sur la demande mondiale, notamment face au ralentissement économique dans plusieurs grandes économies.
Les contrats à terme sur le Brent et le West Texas Intermediate (WTI) ont ainsi enregistré des baisses notables, avec des prix se repliant à respectivement environ 62,35 dollars et 60,20 dollars le baril. Ces niveaux restent en deçà des seuils jugés nécessaires pour assurer la stabilité budgétaire de nombreux États producteurs, dont l’Arabie saoudite, dont le seuil de rentabilité est estimé à environ 83 dollars le baril.
Cette dynamique traduit la complexité des arbitrages auxquels l’OPEP+ est confrontée : d’une part, la nécessité de maintenir un équilibre sur un marché sensible, d’autre part, la pression exercée par certains membres qui cherchent à maximiser leurs recettes face aux contraintes économiques nationales. Le Kazakhstan, par exemple, a récemment refusé de réduire sa production, contribuant aux discussions autour d’une hausse collective encore plus marquée.
Les analystes soulignent que cette montée de l’offre intervient dans un contexte mondial incertain. Le ralentissement de la croissance économique dans des pays clés réduit la demande énergétique, tandis que les stocks mondiaux de pétrole restent à des niveaux élevés. En conséquence, plusieurs banques d’investissement anticipent une tendance prolongée à la baisse des prix, qui pourraient descendre sous la barre des 50 dollars le baril d’ici la fin de l’année.
Au final, la décision de l’OPEP+ sur l’augmentation de la production en juillet est un signal fort pour le marché : le groupe semble prêt à sacrifier une partie de ses marges pour conserver sa position face à une offre mondiale toujours plus concurrentielle. Pour les consommateurs, cela pourrait signifier un maintien des prix à un niveau modéré, mais pour les pays producteurs, cette situation impose un double défi, entre gestion de la rentabilité et stabilité géopolitique.