Les prix du pétrole ont augmenté d’environ 3 % jeudi, soutenus par l’espoir d’une avancée dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine, les deux plus grands consommateurs de pétrole au monde. Les contrats à terme sur le Brent ont clôturé en hausse de 1,72 $, soit 2,8 %, à 62,84 $ le baril, tandis que le brut américain West Texas Intermediate a augmenté de 1,84 $, soit 3,2 %, à 59,91 $.
Cette dynamique haussière est alimentée par les attentes autour de la rencontre prévue le 10 mai en Suisse entre le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, et le vice-Premier ministre chinois, He Lifeng, visant à réduire les tensions économiques entre les deux pays . Par ailleurs, la Chine a récemment publié des données sur ses exportations meilleures que prévu, suggérant une stabilisation économique avant ces discussions.
Sur le plan de l’offre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l’OPEP+ prévoient d’augmenter leur production de pétrole, ce qui pourrait exercer une pression à la baisse sur les prix. Cependant, des baisses de production en Libye, au Venezuela et en Irak ont compensé ces hausses, limitant l’impact sur le marché .
Les analystes de Citi Research ont abaissé leurs prévisions de prix à trois mois pour le Brent à 55 dollars le baril, contre 60 dollars précédemment, mais maintiennent leurs prévisions à long terme de 60 dollars le baril cette année. Ils estiment qu’un accord nucléaire entre les États-Unis et l’Iran pourrait faire baisser les prix du Brent vers 50 dollars le baril en raison d’une offre mondiale accrue. À l’inverse, sans accord, les prix pourraient dépasser les 70 dollars le baril.
En parallèle, les raffineurs mondiaux ont enregistré de solides bénéfices au premier trimestre, malgré la chute des prix du pétrole, grâce à un fort rebond des marges bénéficiaires. Les raffineurs de la côte américaine du Golfe traitant le brut de Mars ont bénéficié d’un doublement de leurs marges à environ 16 dollars le baril, de marges de 7 dollars à Singapour pour le brut de Dubaï et d’une hausse de 36 % des marges en Asie pour le brut Arab Light. Cette tendance est attribuée à un pétrole brut bon marché et à une demande stable d’essence, de diesel et de kérosène, permettant aux raffineurs de profiter de l’élargissement des spreads de craquage.
Cependant, certains grands raffineurs américains ont affiché des résultats mitigés. Marathon Petroleum a enregistré une perte au premier trimestre, invoquant des marges inférieures aux prévisions, des maintenances saisonnières et des temps d’arrêt imprévus comme principaux freins à la performance. À l’inverse, l’unité de raffinage de Chevron a surperformé, permettant à l’entreprise de répondre aux attentes des analystes malgré la faiblesse des prix du brut.
Les perspectives pour le reste de l’année restent incertaines, l’OPEP+ envisageant une augmentation de l’offre et l’Agence internationale de l’énergie abaissant ses prévisions de demande pour 2025, tandis que la morosité économique de la Chine pourrait affecter la consommation de produits raffinés. Néanmoins, le secteur du raffinage se montre plus résilient que prévu, offrant des opportunités aux investisseurs dans ce domaine.