Les cours du pétrole ont bondi ce mardi, stimulés par les tensions géopolitiques grandissantes au Moyen-Orient. Le départ inattendu de Donald Trump du sommet du G7, en pleine escalade militaire entre Israël et l’Iran, a ravivé les craintes d’une implication militaire directe des États-Unis dans le conflit.
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, pour livraison en août s’échangeait à 74,44 dollars, en hausse de 1,65 %. Le West Texas Intermediate (WTI), référence américaine, progressait quant à lui de 1,55 % à 72,88 dollars pour livraison en juillet.
Les marchés ont interprété le départ prématuré du président Trump du sommet du G7 comme un signe d’urgence liée à la crise au Moyen-Orient. Le président américain aurait rejoint la « Situation Room », la salle de crise de la Maison Blanche, un lieu réservé aux décisions stratégiques majeures, notamment en matière de sécurité nationale et d’opérations militaires.
« Ce geste a immédiatement renforcé les spéculations d’une participation directe des États-Unis aux côtés d’Israël », a déclaré Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management. Cette hypothèse a été renforcée par un message posté lundi par Donald Trump sur son réseau Truth Social, exhortant « tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement ».
La situation est particulièrement scrutée par les marchés énergétiques, l’Iran étant le neuvième producteur mondial de pétrole. Un risque majeur pour l’approvisionnement mondial réside dans une possible fermeture du détroit d’Ormuz, un passage stratégique par lequel transite près de 20 % du pétrole mondial.
Toutefois, certains analystes appellent à la prudence. « Pour le moment, l’offre iranienne reste intacte et les stocks mondiaux de pétrole sont en hausse », tempère Kathleen Brooks, analyste chez XTB. Cette réalité pourrait freiner une envolée trop forte des prix.
Par ailleurs, l’OPEP+ continue d’augmenter ses quotas de production depuis avril. Le Kazakhstan a d’ailleurs affirmé mardi son soutien au plan saoudien d’extension des quotas, une décision qui pourrait entraîner une hausse supplémentaire de 411.000 barils par jour en août, selon les experts de DNB Carnegie.
La crainte d’une interruption de l’approvisionnement pétrolier en provenance du Golfe persique reste donc un facteur majeur d’incertitude. Cette instabilité, dans un marché déjà sous pression, pourrait avoir des répercussions importantes, bien au-delà des seules matières premières, touchant notamment le coût de l’essence et le prix des biens de consommation courante à l’échelle mondiale.