Le 2 juillet 2025, le président iranien Massoud Pezeshkian a officiellement promulgué une loi votée en juin par le Parlement, autorisant la suspension de la coopération de l’Iran avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organisme de surveillance nucléaire des Nations Unies, ont rapporté les médias d’État iraniens. Cette décision survient dans un contexte de tensions exacerbées suite aux frappes israéliennes et américaines contre les installations nucléaires iraniennes.
La télévision d’État iranienne a confirmé que cette loi, largement adoptée par le Parlement et approuvée par le Conseil des gardiens, reflète « les inquiétudes et la colère du peuple iranien », comme l’a déclaré Esmaeil Baqaei, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Ce texte intervient au lendemain d’une guerre de 12 jours entre Israël et l’Iran, déclenchée par une attaque massive d’Israël le 13 juin contre des sites nucléaires iraniens, qui a causé la mort de hauts responsables militaires et scientifiques nucléaires iraniens.
Les États-Unis, alliés d’Israël, ont également mené des bombardements sur plusieurs installations nucléaires iraniennes le 22 juin, endommageant gravement les capacités nucléaires de Téhéran. Le cessez-le-feu a été déclaré le 24 juin, mais les tensions entre Téhéran et l’AIEA ont continué à s’intensifier.
L’Iran a vivement critiqué l’AIEA pour son « silence » face aux attaques israéliennes et américaines. De plus, Téhéran dénonce la résolution adoptée par l’agence le 12 juin, qui l’accuse de ne pas respecter ses obligations nucléaires — un élément qu’Israël a utilisé pour justifier ses frappes. Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, s’est vu refuser l’accès aux installations nucléaires bombardées, empêchant toute évaluation des dégâts et de l’état des stocks d’uranium enrichi.
Depuis le 10 juin, les inspecteurs de l’AIEA n’ont plus accès aux stocks nucléaires iraniens, et leurs activités sur le terrain ont été suspendues, accentuant la défiance croissante de l’Iran envers l’agence. Cette suspension de coopération est considérée par l’AIEA comme une violation de « l’obligation juridique » qu’a l’Iran, en tant que signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
La décision iranienne a été vivement condamnée par la communauté internationale. L’ONU a qualifié cette mesure d’« inquiétante », tandis que les États-Unis l’ont jugée « inacceptable », appelant à un retour à la coopération. Israël a appelé les pays européens signataires de l’accord nucléaire de 2015 à restaurer toutes les sanctions contre Téhéran sans délai.
Cette crise survient dans un contexte régional explosif, mettant en péril les efforts internationaux de contrôle du programme nucléaire iranien et accroissant les risques d’une nouvelle escalade militaire au Moyen-Orient. Le sort des négociations et la stabilité régionale semblent aujourd’hui plus incertains que jamais.