Le département d’État américain a renforcé sa pression sur Cuba en annonçant, le 11 juillet 2025, des sanctions ciblées contre plusieurs hauts responsables du régime, dont le président Miguel Diaz-Canel, ainsi que contre des infrastructures économiques emblématiques, notamment des complexes hôteliers de luxe contrôlés par le pouvoir cubain.
Cette offensive intervient quatre ans après les manifestations massives et inédites de juillet 2021, où des milliers de Cubains sont descendus dans la rue pour réclamer plus de liberté et de justice sociale, avant d’être violemment réprimés par les forces de l’ordre. En réponse à ces événements, Washington a décidé de restreindre l’accès aux visas américains de personnalités clés du régime, les tenants responsables des violations des droits humains commises lors de la répression.
Marco Rubio, secrétaire d’État américain et figure politique d’origine cubaine, a annoncé sur le réseau social X l’élargissement des sanctions. Outre Miguel Diaz-Canel, le ministre de la Défense Alvaro Lopez Miera et le ministre de l’Intérieur Lazaro Alberto Alvarez Casas figurent parmi les personnes ciblées. Ces responsables, qualifiés d’« acolytes », sont accusés de jouer un rôle central dans la « brutalité du régime cubain envers son peuple ».
Parallèlement, le département d’État a inscrit à sa liste noire le prestigieux hôtel Torre K à La Havane, ainsi que dix autres propriétés liées au régime. Cette démarche vise à couper les flux financiers alimentés par les dollars américains, afin d’affaiblir la capacité du régime à financer sa répression. La tour Torre K, symbole de la prétendue modernisation cubaine, cristallise les critiques en raison de ses investissements dans le luxe, contrastant avec la pénurie chronique de biens essentiels dont souffre la population.
Dans son communiqué, Washington a exprimé sa « solidarité avec le peuple cubain et les prisonniers politiques », rappelant que plus de 700 manifestants arrêtés lors des événements de 2021 restent emprisonnés dans des conditions dénoncées comme inhumaines. Marco Rubio a également pointé du doigt la détention et la torture du militant pro-démocratie José Daniel Ferrer, exigeant la preuve de vie immédiate et la libération de tous les prisonniers politiques.
Face à ces mesures, La Havane a dénoncé une « guerre économique impitoyable » menée par Washington, affirmant que ces sanctions ne briseront pas la volonté du peuple cubain ni celle de ses dirigeants.
Cette nouvelle salve de sanctions s’inscrit dans un contexte de relations tendues, marquées par des oscillations dans la politique américaine envers Cuba, entre retrait de la liste noire des pays soutenant le terrorisme sous Biden et réinscription immédiate sous Trump.
En serrant la vis sur les dirigeants et les infrastructures économiques du régime, Washington affirme sa volonté de faire pression pour un changement politique, tout en affichant son soutien aux aspirations démocratiques de la population cubaine.