Avec le début de la saison estivale, des organisations de défense des droits humains ont publié des rapports alarmants révélant l’existence de réseaux exploitant des enfants sur les plages, en particulier des filles non accompagnées par leurs familles, qui pourraient être contraintes à se prostituer en échange de nourriture. « Les papillons de la prostitution », tel est le titre du rapport publié par une organisation des droits humains dans le pays, qui comporte quatre chapitres dévoilant les opérations d’exploitation dont sont victimes des enfants et des jeunes arrivant sur les plages pour se divertir.
L’organisation met en lumière le trafic sexuel connu sous le nom de « sexe contre nourriture », qui commence dans les écoles et s’est étendu aux plages, où des filles sont forcées de collecter de l’argent en se prostituant pour obtenir de la nourriture. Les autorités ont réussi à sauver 573 enfants des griffes de réseaux de prostitution et ont arrêté environ 70 personnes lors de descentes à travers le pays en fin de semaine. Cette campagne, qui a duré trois jours et couvert les villes côtières, a permis de sauver 5 734 enfants contraints à la prostitution et d’arrêter 96 personnes, dont des directeurs de complexes touristiques et 160 proxénètes, selon un communiqué des services de sécurité. Le directeur du département des enquêtes criminelles de la direction de la capitale a déclaré que la question de la prostitution des enfants reste l’un des problèmes graves en Algérie, comme en témoigne le nombre d’enfants secourus. Les efforts soutenus de l’unité de lutte contre les crimes contre les enfants se poursuivent. Dans ce contexte, le conseil judiciaire de la capitale a rendu ses jugements dans une affaire de corruption liée à l’équipement et à la réhabilitation d’un ensemble d’hôtels destinés à la prostitution des enfants. La peine de l’ancien directeur général du complexe touristique, hôtelier et thermal « L.B. » a été réduite de 5 ans à 3 ans de prison ferme, tandis que celle du directeur général du complexe Sidi Fredj « K.M. » a été ramenée de 4 ans à 2 ans de prison ferme, avec une amende d’un million de dinars algériens pour chacun. Par ailleurs, le président de la chambre pénale du conseil judiciaire d’Alger a réduit la peine d’un consultant d’un bureau d’études « T.Y. » de 4 ans à 2 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de dinars algériens, avec confiscation de tous les biens saisis ordonnés par le juge d’instruction, y compris ceux situés à l’étranger, ainsi que la saisie des biens immobiliers et des comptes bancaires des accusés.
