Jeudi 25 septembre 2025 – Après avoir atteint leur plus haut niveau en sept semaines mercredi, les prix du pétrole ont légèrement reculé jeudi, les investisseurs prenant leurs bénéfices dans un contexte de marché encore sous pression.
Les contrats à terme sur le Brent de la mer du Nord s’échangeaient à 69,05 dollars le baril, en baisse de 26 cents (-0,38 %), tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain reculait de 27 cents (-0,42 %) à 64,72 dollars. La veille, les prix avaient bondi de près de 3 % : le Brent avait progressé de 1,68 $ (2,5 %) pour atteindre 69,31 $, et le WTI avait augmenté de 1,58 $ (2,5 %) à 64,99 $. Cette hausse était alimentée par une chute surprise des stocks hebdomadaires de brut américains de 607 000 barils, bien inférieure aux prévisions des analystes et aux 3,8 millions de barils estimés par certaines sources du marché.
La baisse inattendue des stocks américains, rapportée par l’Energy Information Administration, a temporairement soutenu les prix, renforçant le sentiment d’un marché dynamique malgré les prévisions prudentes des analystes. Néanmoins, la légère correction de jeudi reflète une prise de bénéfices après cette flambée.
Les attaques ukrainiennes sur les infrastructures énergétiques russes, notamment les stations de pompage et les terminaux de Novorossiisk et Volgograd, ont provoqué des perturbations dans l’exportation de pétrole et de céréales. Ces événements interviennent dans un contexte où la Russie, deuxième producteur mondial en 2024 et membre de l’OPEP+, fait face à des pénuries de certains carburants et à la possibilité de nouvelles sanctions internationales.
Au Moyen-Orient, la poursuite des combats à Gaza et les bombardements israéliens continuent d’alimenter l’instabilité, tandis que la reconnaissance de la Palestine par certains dirigeants mondiaux lors d’une réunion de l’ONU ajoute une couche d’incertitude sur les marchés.
L’Irak a conclu un accord pour relancer les exportations du Kurdistan, avec environ 230 000 barils par jour, mais des obstacles administratifs ont limité les exportations de certaines compagnies pétrolières. L’Iran reste sous le coup de sanctions internationales liées à son programme nucléaire, ce qui freine ses exportations. La production américaine, quant à elle, devrait légèrement diminuer au troisième trimestre 2025 dans les principaux comtés producteurs du Texas, de la Louisiane et du Nouveau-Mexique.
Malgré les tensions sur l’offre, la demande mondiale reste modérée. Selon JP Morgan, la croissance de la demande depuis le début de l’année s’élève à 800 000 barils par jour, légèrement en dessous des 830 000 prévus, et la consommation s’est stabilisée à 104,4 millions de barils par jour en septembre. Les incertitudes liées aux tarifs douaniers américains et aux fluctuations économiques continuent de peser sur les perspectives.
Le marché pétrolier reste marqué par une forte volatilité, entre craintes de perturbations de l’offre et demande mondiale modérée. Les décisions de l’OPEP+, les évolutions géopolitiques en Russie et au Moyen-Orient, ainsi que le suivi des exportations kurdes et iraniennes, seront déterminantes pour l’évolution des prix à court terme.