Acheter une maison à Paris est devenu un privilège que peu de gens peuvent se permettre. En dix ans, le prix du mètre carré a augmenté de 66%. Le mouvement de spéculation ne semble pas avoir de limites et la mairie de Paris ne sait plus quoi faire pour contenir les prix.
La Ville Lumière est devenue la capitale de la spéculation. En août, la guilde des notaires parisiens a constaté que le prix moyen du mètre carré dans la capitale française dépassait les 10 000 euros. Un chiffre qui couronne une décennie d’augmentation qui semble n’avoir aucune limite.
Selon un classement établi par la banque suisse UBS, Paris est devenue la troisième ville la plus chère du monde à rester, seulement devant Hong Kong et New York.
Au point qu’aujourd’hui, seuls 24% des habitants de la région parisienne ont la capacité économique d’acheter une maison de seulement 36 m². Un cas unique en France.
Et les efforts de la mairie de Paris, gouvernée par la socialiste Anne Hidalgo avec le soutien d’une coalition de gauche, n’ont pas ralenti la hausse des prix du logement. Le maire a développé des logements à intérêt social – le taux est passé de 19% à 22% en 5 ans, limite le nombre de nuits autorisées à louer un logement sur AirBnb et tente de limiter la hausse des loyers.
Le bureau du maire a même instauré une taxe sur les propriétaires qui laissent leur appartement vide. Six mois après les élections municipales, le problème du logement est la préoccupation numéro un des parisiens.
Comme le journal Le Monde l’explique, la hausse constante des prix attire les spéculateurs. Les causes sont multiples. Premièrement, la demande dépasse de loin l’offre de logements. Au cours du premier trimestre de 2019, le site classé PAP a enregistré 134 800 candidats à l’achat d’une maison, par exemple, alors que les offres ne dépassent pas 40 000.
Deuxièmement, de nombreux acheteurs mettent ensuite leur appartement sur AirBnb ou résident dans une autre ville et occupent leur logement parisien quelques mois par an. Au cœur de la capitale, 25% des appartements sont inhabités.
À cela s’ajoute un autre facteur: le niveau très bas des taux d’intérêt favorise l’endettement pour l’achat de logements.
En raison de cette tendance à la hausse des prix, Paris perd entre 10 000 et 12 000 habitants par an. Les familles et la population plus modeste quittent la capitale qui devient une ville pour les riches où prolifèrent les magasins de luxe.