Un groupe restreint de militaires renverse le président Ali Bongo, qui était au pouvoir depuis 14 ans et venait de remporter une élection présidentielle entachée d’opacité.
Ainsi, le Gabon devient le sixième pays d’Afrique subsaharienne à faire face à un coup d’État militaire. Après le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, le Soudan et le Niger, c’est désormais au tour du Gabon de subir un renversement du pouvoir orchestré par son armée. Cette transition vers le régime militaire est le fruit de raisons spécifiques au pays, qui a été sous le règne de la dynastie présidentielle Bongo pendant 55 ans. Toutefois, cette situation s’inscrit également dans le contexte plus vaste des coups d’État qui ont secoué l’Afrique francophone depuis 2021.
Le général Brice Oligui Nguema, à la tête de la Garde républicaine d’élite du Gabon – l’unité chargée de la sécurité présidentielle – a été désigné pour diriger la transition du pays. Cette annonce a suivi de près la prise de contrôle militaire annoncée à la télévision publique, qui faisait suite à la proclamation par la commission électorale de la victoire du président Ali Bongo lors des élections du samedi précédent.
La victoire de Bongo, avec un score de 64,27 %, a été contestée en raison d’allégations de fraude orchestrée par Bongo et ses partisans, selon l’opposition. Le principal candidat de l’opposition, Albert Ossa, représentant une coalition de six partis, est arrivé en deuxième position avec 30 % des voix.
Brice Oligui Nguema, lié au président déchu, est une figure influente et énigmatique dans le pays. Fils d’un officier militaire, Ses compétences militaires ont été remarquées au sein de la Garde républicaine de l’ancien président gabonais, Omar Bongo. Par la suite, Nguema a occupé le poste d’« aide de camp » de Bongo, en tant qu’assistant militaire auprès du commandant de la garde, jusqu’au décès de ce dernier en 2009.