Au sein du conseil présidentiel de transition en Haïti, le médecin Garry Conille, âgé de 58 ans, a été désigné pour occuper le poste de Premier ministre intérimaire. Cette nomination intervient alors que le pays des Caraïbes traverse une période de crise politique, sécuritaire et humanitaire. Conille avait déjà exercé les fonctions de Premier ministre pendant six mois entre 2011 et 2012.
Cette décision fait suite à la démission du Premier ministre Ariel Henry en mars dernier, confronté à une recrudescence de la violence des gangs dans le pays. Le conseil présidentiel de transition, formé en avril, peine à résoudre les problèmes majeurs auxquels fait face le pays, exacerbant ainsi les tensions politiques internes. La désignation d’un Premier ministre intérimaire était attendue depuis un certain temps.
Les attaques coordonnées lancées par des gangs fin février contre des sites stratégiques à Port-au-Prince ont contribué à l’aggravation de la situation sécuritaire. La capitale haïtienne est largement sous l’emprise des bandes criminelles, accusées de nombreux actes violents tels que meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon. Parallèlement, la population est confrontée à une grave crise humanitaire, marquée par des pénuries de denrées alimentaires, de médicaments et d’autres produits de première nécessité.
L’Unicef a récemment alerté sur l’état critique du système de santé, qui est au bord de l’effondrement en raison de la violence, des déplacements massifs de population, des épidémies et de l’augmentation de la malnutrition. Haïti attend toujours le déploiement d’une force multinationale dirigée par le Kenya pour faire face à la situation sécuritaire précaire.