Les récentes violences au Bangladesh ont atteint des proportions alarmantes, avec 39 personnes mortes en seulement 48 heures. Ces affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et des étudiants protestant contre des quotas d’embauche dans la fonction publique, illustrant la gravité du mécontentement social actuel.
Le climat de tension a franchi un nouveau seuil jeudi lorsque le siège de la télévision d’État BTV à Dacca a été incendié par des manifestants enragés. La violence a également ciblé des véhicules garés à l’extérieur du bâtiment. Cette escalade a coïncidé avec une coupure quasi-totale de l’internet dans le pays, une mesure décrite par NetBlocks comme visant à restreindre la diffusion d’informations et la communication entre les manifestants.
Les affrontements ont conduit à une grave détérioration de la situation sécuritaire, avec des manifestations se répandant dans plusieurs villes. À Dacca, des hélicoptères ont été mobilisés pour secourir des policiers piégés sur le toit d’un campus universitaire, tandis que des véhicules ont été incendiés à l’entrée de l’agence nationale de gestion des catastrophes. Le nombre de victimes a augmenté de manière significative, les autorités hospitalières rapportant que la majorité des décès étaient dus aux balles en caoutchouc et aux balles réelles tirées par la police.
Les manifestations ont été déclenchées par le système de quotas d’embauche, que les étudiants accusent de favoriser les partisans politiques de la Première ministre Sheikh Hasina. Les critiques affirment que ce système profite aux enfants des groupes soutenant Hasina, exacerbant le sentiment d’injustice parmi les jeunes. Cette contestation s’est transformée en un rejet plus large du régime de Hasina, que certains accusent de gouverner de manière autocratique.
La répression brutale par les forces de sécurité et les confrontations avec des groupes soutenant la Ligue Awami de Hasina ont exacerbé la situation. Amnesty International a dénoncé l’usage excessif de la force par les autorités, soulignant une tendance inquiétante vers des pratiques de répression illégitimes.
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a appelé à la retenue de toutes les parties impliquées, exhortant le gouvernement à favoriser un environnement propice au dialogue et incitant les manifestants à négocier pour résoudre la crise. Dans ce contexte de violence et de répression, la coupure d’internet et l’attaque contre les médias symbolisent les efforts du gouvernement pour contrôler l’information et limiter l’ampleur de la contestation.
La situation au Bangladesh reste critique, avec des appels internationaux à la retenue et à la recherche d’une solution pacifique face à une crise qui menace de s’aggraver davantage.