Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a entériné l’élection de Massoud Pezeshkian en tant que neuvième président de la République islamique d’Iran. Dans une déclaration solennelle, M. Khamenei a salué Pezeshkian comme un homme sage, honnête, populaire et érudit, affirmant qu’il était digne de la présidence. Cette validation officielle marque une étape significative dans l’histoire politique de l’Iran, surtout dans un contexte de tensions régionales et internationales accrues.
Massoud Pezeshkian, élu au second tour de la présidentielle le 5 juillet, prêtera serment devant le Parlement pour entamer un mandat de quatre ans. Son élection fait suite à la tragique disparition de l’ancien président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère en mai. Dès sa prise de fonction, Pezeshkian a nommé Mohammad Reza Aref comme premier vice-président, soulignant sa volonté de s’entourer de figures réformatrices expérimentées. Aref, âgé de 72 ans, a une longue carrière politique, ayant été ministre des Communications et vice-président sous Mohammad Khatami.
Pezeshkian a remporté le second tour face à l’ultraconservateur Saeed Jalili avec 53,6 % des voix. Cette victoire représente non seulement un triomphe personnel mais aussi un signal fort pour les réformateurs en Iran. Toutefois, les défis qui attendent Pezeshkian sont nombreux. L’Iran est au cœur de plusieurs crises géopolitiques, notamment la guerre à Gaza et le dossier nucléaire, qui nécessitent une approche diplomatique prudente et stratégique.
Lors de son discours d’investiture, l’ayatollah Khamenei a souligné les priorités de la politique étrangère iranienne, notamment les relations avec les pays voisins et ceux qui ont soutenu l’Iran face aux pressions internationales, comme la Russie et la Chine. Cependant, Khamenei n’a pas exclu la possibilité d’améliorer les relations avec les pays européens, malgré les tensions récentes.
Pezeshkian, appelé « le docteur » par beaucoup d’Iraniens, a exprimé son souhait d’établir des « relations constructives » avec les États-Unis et les pays européens pour sortir l’Iran de son isolement. Il a promis de relancer les pourparlers sur le nucléaire iranien, au point mort depuis le retrait américain en 2018 de l’accord de 2015.
Massoud Pezeshkian n’était pas un candidat évident. Chirurgien de profession et ancien ministre de la Santé, il n’a pas été une figure de proue des camps réformateur et modéré, qui ont perdu en influence face aux conservateurs ces dernières années. Cependant, sa victoire démontre une volonté de changement et d’amélioration des conditions de vie des Iraniens. Pezeshkian, qui a élevé seul ses trois enfants après la perte de son épouse et d’un autre enfant dans un accident, se présente comme la « voix des sans-voix ».
Avec des promesses de réformes intérieures et de nouvelles orientations diplomatiques, Pezeshkian a l’opportunité de conduire l’Iran vers un avenir plus stable et prospère. Toutefois, il devra naviguer avec habileté dans un paysage politique complexe et sous la supervision étroite du guide suprême, Ali Khamenei. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si Pezeshkian parviendra à tenir ses promesses et à marquer durablement l’histoire de l’Iran.