Les Jeux Olympiques d’été à Paris 2024 ont réservé une désillusion particulièrement amère à l’escrime algérienne. En effet, les quatre escrimeurs algériens engagés en individuel, tant au sabre qu’au fleuret, ont connu une élimination précoce lors des premiers tours de leurs compétitions respectives. L’échec est d’autant plus frappant lorsqu’on considère le potentiel dont disposaient ces athlètes.
L’escrimeuse Saoussen Boudiaf, l’une des meilleures espoirs algériennes, a été éliminée par l’Ukrainienne Olena Kravastka avec un score de 15-8. Cette défaite met en lumière les difficultés rencontrées par Boudiaf face à une adversaire de haut niveau. De même, Zohra Kehli, malgré un combat disputé, a perdu contre la Tunisienne Yasmine Daghfous avec un score de 15-12, illustrant la compétitivité accrue des adversaires régionaux.
La sabreuse Chaima Benadouda a également essuyé une défaite face à la Kazakhe Aigerim Sarybay (15-9), tandis que Salim Heroui a été éliminé par le Polonais Jurkiewicz sur un score similaire de 15-8. Ces revers en série soulignent non seulement les limites actuelles des escrimeurs algériens mais également la nécessité de repenser les stratégies d’entraînement et de préparation.
Les échecs répétés des escrimeurs algériens soulèvent des questions cruciales concernant la gestion de la Fédération Algérienne d’Escrime. Le Directoire actuel semble inapte à fournir le soutien nécessaire pour préparer les athlètes aux exigences du plus haut niveau. Les performances décevantes révèlent un manque criant dans la préparation et l’encadrement, des éléments essentiels pour atteindre les standards olympiques.
Les escrimeuses algériennes se préparent maintenant à affronter l’équipe de France, un défi redoutable, dans l’épreuve de sabre par équipes prévue pour le 3 août. Les attentes sont à un niveau extrêmement bas, et il semble improbable qu’un renversement miraculeux puisse avoir lieu contre une équipe française réputée pour sa puissance et son expertise.
L’échec de l’escrime algérienne à Paris 2024 est révélateur de problèmes systémiques qui nécessitent une attention urgente. Il est impératif que la Fédération Algérienne d’Escrime entreprenne une réforme en profondeur de ses structures de gestion, améliore les programmes de formation et investisse dans les nouvelles technologies d’entraînement. Un passage d’un modèle de préparation régional à une approche plus globale et rigoureuse est indispensable pour permettre à l’escrime algérienne de retrouver la compétitivité sur la scène internationale.