Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a révoqué l’accord de peine négociée pour Khalid Cheikh Mohammed, considéré comme le « cerveau » des attentats du 11 septembre 2001. Cette décision marque un tournant significatif dans un dossier extrêmement sensible et controversé.
La révocation de l’accord concerne également les coaccusés Walid bin Attash et Mustafa al-Hawsawi, tous détenus à Guantanamo. Selon une note diffusée par le Pentagone, le ministre Austin a justifié sa décision par l’importance de l’accord de peine, estimant qu’il devait assumer personnellement la responsabilité de cette décision cruciale. En conséquence, il a retiré l’autorité de Susan K. Escallier, la haute-responsable du ministère de la Défense pour les commissions militaires, qui supervisait ces affaires.
L’annonce de l’accord initial avait provoqué une onde de choc parmi les proches des près de 3 000 victimes du 11 septembre. Nombre d’entre eux ont exprimé leur indignation à l’idée que les responsables des attentats pourraient échapper à la peine capitale en échange d’une sentence de réclusion criminelle à perpétuité. La décision de Lloyd Austin de révoquer cet accord est donc susceptible de répondre en partie à ces préoccupations, tout en soulevant de nouvelles questions sur la suite de la procédure judiciaire.
Khalid Cheikh Mohammed et ses coaccusés n’ont jamais été jugés, la procédure judiciaire s’étant embourbée dans des débats complexes autour de la légalité des preuves obtenues sous la torture dans les prisons secrètes de la CIA. Ces controverses ont retardé la tenue d’un procès équitable, laissant les familles des victimes dans l’incertitude pendant plus de deux décennies.
En mars 2022, des négociations avaient été entamées pour conclure un accord de peine négociée. Les accusés cherchaient notamment à obtenir la garantie de demeurer à Guantanamo plutôt que d’être transférés dans des pénitenciers fédéraux sur le continent américain, où ils risquaient l’isolement total.
La révocation des accords de peine négociée remet en question la résolution rapide de cette affaire, prolongeant encore l’attente d’un procès. Cette décision soulève des enjeux éthiques et politiques majeurs, illustrant les tensions entre les impératifs de justice, les droits de la défense, et la quête de vérité et de réparation pour les familles des victimes.
La position du ministre Lloyd Austin, qui centralise la décision sous son autorité, reflète la gravité et la complexité du dossier. Cette intervention directe au plus haut niveau du ministère de la Défense souligne l’importance des considérations politiques et morales dans le traitement des responsables des attentats du 11 septembre.
L’annulation de l’accord de peine pour Khalid Cheikh Mohammed et ses coaccusés ouvre un nouveau chapitre dans l’interminable saga judiciaire entourant les attentats du 11 septembre. Alors que les procédures se poursuivent, cette décision montre que la quête de justice, pour un des événements les plus traumatisants de l’histoire des États-Unis, reste un défi majeur pour le système judiciaire et politique américain.