L’épouse du premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a porté plainte contre le juge Juan Carlos Peinado, l’accusant de prévarication et de révélation de secrets. Cette démarche s’inscrit dans une dynamique similaire à celle initiée par Pedro Sánchez lui-même plus tôt dans la semaine.
Begoña Gómez, épouse du président du gouvernement espagnol, a décidé de passer à l’offensive face aux accusations de corruption commerciale et de trafic d’influence qui pèsent sur elle. Par l’intermédiaire de son avocat, l’ancien ministre socialiste de l’Intérieur, Antonio Camacho, elle a déposé une plainte pour prévarication contre le juge Peinado. Elle accuse ce dernier d’avoir mené une enquête « perverse et prospective », et d’avoir révélé des informations confidentielles, notamment sa première déclaration enregistrée.
La plainte de Begoña Gómez est justifiée par ce que son avocat décrit comme une « instruction erratique et prospective » contre sa cliente. Il reproche au juge Peinado d’avoir pris des décisions judiciaires « manifestement injustes et sans protection juridique », ce qui justifie, selon lui, la plainte pour prévarication. Si cette plainte aboutit, elle pourrait entraîner l’expulsion du juge de la magistrature.
L’enquête contre Begoña Gómez a été déclenchée par des plaintes du syndicat et de l’association d’extrême droite Manos Limpias et Hazte Oír. Ces organisations se sont appuyées sur plusieurs articles de presse dénonçant des réunions présumées entre Gómez, des hommes d’affaires et des représentants de l’Université publique de Madrid au palais de la Moncloa, censées avoir bénéficié à ses activités professionnelles.
Malgré les conclusions défavorables à ces accusations par l’unité spécialisée de la Garde civile et le parquet espagnol, qui ont recommandé de classer l’affaire, le juge Peinado a décidé de poursuivre l’instruction. Cette persistance du juge est également un point central de la plainte déposée par Pedro Sánchez, qui affirme que ses droits institutionnels ont été violés lors de l’audition.
Le premier ministre Pedro Sánchez a constamment défendu l’innocence de sa femme, dénonçant une campagne orchestrée par la droite et l’extrême droite pour nuire à son gouvernement. Il qualifie cette affaire de « non-affaire » enracinée dans la frustration de l’opposition. L’opposition, de son côté, demande la démission du premier ministre et la convocation de nouvelles élections, exacerbant ainsi les tensions politiques en Espagne.
L’affaire Begoña Gómez met en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement espagnol et l’appareil judiciaire, exacerbées par des pressions politiques et médiatiques. Les plaintes déposées par Pedro Sánchez et son épouse contre le juge Peinado illustrent les défis complexes auxquels sont confrontés les dirigeants politiques dans un climat de polarisation intense.