La récente autorisation par le Département d’État américain d’une vente d’armes à Taïwan pour près de 2 milliards de dollars marque une étape supplémentaire dans le soutien militaire de Washington à l’île, soumise à une pression croissante de Pékin. Ce programme inclut notamment des systèmes de missiles sol-air NASAMS et des radars de haute précision. Inscrite dans la lignée des 17 ventes d’armes approuvées sous l’administration Biden, cette décision est perçue par la Chine comme une atteinte directe à sa souveraineté et une menace pour la stabilité régionale.
La réaction de Pékin ne s’est pas fait attendre. En réponse, la Chine a immédiatement lancé une « patrouille conjointe de préparation au combat » autour de Taïwan, mobilisant une vingtaine d’avions de chasse et de drones. Selon le ministère taïwanais de la Défense, cette patrouille, incluant des appareils comme les Su-30 et des drones de reconnaissance, s’est rapprochée de la ligne médiane du détroit de Taïwan, franchissant ainsi un seuil symbolique. Il s’agit de la troisième opération de ce type ce mois-ci, signe d’une intensification progressive de la pression militaire chinoise sur l’île.
Sur le plan diplomatique, Pékin a exprimé sa vive opposition à cette transaction, la qualifiant de « violation grave de la souveraineté chinoise » et d’une menace directe pour les relations sino-américaines. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que la Chine prendrait toutes les « mesures nécessaires » pour défendre son intégrité territoriale, une rhétorique qui souligne la détermination de Pékin à maintenir Taïwan dans sa sphère d’influence et à avertir Washington des répercussions régionales de ses actions.
Pour Taïwan, cette vente d’armes américaine représente une bouée de sauvetage face à l’intensification des incursions chinoises. Les autorités taïwanaises ont salué cette transaction, estimant qu’elle est cruciale pour renforcer leurs capacités de défense et maintenir un équilibre militaire dans le détroit. Bien que les États-Unis ne reconnaissent pas officiellement Taïwan, leur rôle de fournisseur d’armes reste essentiel pour la résilience militaire de l’île.
Alors que la Chine n’exclut pas le recours à la force pour « réunifier » Taïwan, ces nouvelles acquisitions militaires renforcent les capacités défensives de l’île tout en complexifiant le contexte géopolitique. En septembre, Pékin avait déjà imposé des sanctions contre plusieurs entreprises américaines de défense en réponse aux ventes précédentes, signalant son intention de recourir à des contre-mesures économiques face aux initiatives américaines.