Le 9 novembre 2024, un attentat meurtrier a secoué la gare centrale de Quetta, capitale du Baloutchistan, région instable du sud-ouest du Pakistan. Une explosion revendiquée par l’Armée de libération du Baloutchistan (BLA), groupe séparatiste baloutche, a fait au moins 26 morts, dont 14 militaires, et 60 blessés, marquant un nouveau chapitre de violence dans une province au cœur des tensions indépendantistes.
Ce samedi matin, alors que des passagers attendaient l’arrivée de deux trains, la gare a été dévastée par une explosion qui a projeté des débris et laissé des scènes de chaos : sacs abandonnés, flaques de sang, vêtements déchirés témoignent de la violence de l’attaque. La BLA, dans un communiqué, a confirmé que l’attaque ciblait spécifiquement une unité de l’armée pakistanaise en transit vers le Pendjab, accentuant la nature stratégique de cet acte de violence contre les forces armées.
La police locale a d’abord soupçonné une bombe cachée dans un bagage, mais les dernières enquêtes indiquent qu’il s’agirait d’un attentat-suicide, un modus operandi utilisé à plusieurs reprises par la BLA dans ses actions contre l’armée et les civils pakistanais, notamment ceux originaires d’autres provinces comme le Pendjab, souvent perçus comme imposant leur autorité dans le Baloutchistan. En août dernier, la BLA avait déjà revendiqué une série d’attaques coordonnées, ayant causé la mort de 39 personnes, illustrant l’ampleur de la crise sécuritaire dans cette région.
Le Premier ministre Shehbaz Sharif a fermement condamné cet acte de violence, qualifiant les assaillants de « terroristes lâches s’en prenant à des innocents ». Il a promis que le gouvernement riposterait avec fermeté. L’attentat souligne les défis du Pakistan dans une province pourtant riche en ressources naturelles, mais où la population vit dans une grande pauvreté, exacerbée par les conflits d’intérêt autour de l’exploitation des ressources gazières et minières, souvent sous contrôle étranger.
La tragédie de Quetta appelle à une réponse urgente aux demandes d’autonomie du Baloutchistan et à un renforcement de la sécurité pour les populations civiles. Cette explosion n’est pas seulement une attaque contre les forces pakistanaises, mais le symbole de décennies de ressentiment et de marginalisation, une réalité complexe où se croisent les aspirations d’indépendance et les luttes pour le contrôle des ressources naturelles.