Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a réagi avec fermeté à l’émission des mandats d’arrêt par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, en déclarant : « Nous devons tous respecter les lois internationales. » Cette déclaration fait suite à la décision de la CPI d’émettre des mandats d’arrêt pour des crimes de guerre commis pendant le conflit à Gaza, entre octobre 2023 et mai 2024.
Les accusations de la CPI se concentrent sur plusieurs actes graves, dont des attaques délibérées contre des civils, des assassinats, des harcèlements et des traitements inhumains, constitutifs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Mais l’une des accusations les plus marquantes concerne l’utilisation de la famine comme une arme de guerre. En privant délibérément la population de Gaza de ressources vitales telles que la nourriture, l’eau, les médicaments, et l’électricité, Netanyahu et Gallant sont accusés d’avoir porté atteinte aux droits fondamentaux des civils dans le cadre d’un conflit armé. La CPI a spécifiquement souligné que ces actes violent gravement le droit international humanitaire, un ensemble de règles censées limiter les effets de la guerre, en particulier sur les civils.
Les conséquences de cette décision sont lourdes pour les deux responsables israéliens. Les mandats d’arrêt émis par la CPI obligent les 124 États membres de la Cour à arrêter Netanyahu et Gallant s’ils pénètrent sur leur territoire. Cela signifie que leurs déplacements internationaux sont désormais sérieusement restreints, un développement qui pourrait nuire à leur capacité à participer à des forums diplomatiques internationaux et à maintenir des relations extérieures.
La réaction internationale à cette décision a été divisée. Tandis que de nombreux dirigeants mondiaux ont exprimé leur soutien à la CPI, certains alliés d’Israël, dont les États-Unis et Josep Borrell, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, ont pris des positions plus réservées, ne soutenant pas ouvertement la décision de la Cour. Le Premier ministre canadien, tout en appuyant le principe du respect des lois internationales, a pris soin de ne pas commenter directement les actions spécifiques des responsables israéliens.
Ce jugement marque un tournant historique dans la reconnaissance internationale des violations des droits de l’homme présumées à Gaza. En rendant ses accusations contraignantes pour ses membres, la CPI affirme une fois de plus son rôle dans la lutte contre l’impunité et la promotion du respect des normes internationales en temps de guerre. Toutefois, les implications politiques et diplomatiques de cette décision demeurent incertaines. Les États-Unis, qui sont un allié de longue date d’Israël, et d’autres pays proches de Tel Aviv pourraient exercer des pressions pour minimiser l’impact de ce jugement, ce qui pourrait nuire à l’autorité de la CPI dans le traitement des crimes de guerre à l’échelle mondiale.