La Thaïlande est sous le choc après la découverte de 41 cadavres dans le monastère bouddhiste de Pa Nakhon Chaibovorn, dans la province de Phichit. Cette trouvaille, survenue le samedi 23 novembre, intervient seulement quelques jours après la découverte de douze corps dans un autre monastère de la province voisine de Kamphaeng Phet. Les autorités thaïlandaises ont immédiatement ouvert une enquête pour éclaircir les circonstances entourant ces événements.
Selon Phra Ajarn Saifon Phandito, chef spirituel du monastère, ces cadavres seraient utilisés dans le cadre d’une technique méditative qu’il a développée. Cette méthode consiste à méditer auprès de corps humains en décomposition pour méditer sur l’impermanence de la vie. Les cadavres étaient placés dans des pavillons ou des cercueils, au service de cette pratique spirituelle.
Bien que controversée, cette méthode trouve ses racines dans des traditions bouddhistes thaïlandaises datant du XVIIIᵉ siècle, une époque où la contemplation des corps en décomposition était plus répandue. Cependant, cette pratique s’est largement réduite au XXᵉ siècle et reste aujourd’hui marginale.
Les cadavres découverts étaient accompagnés de certificats de décès et de dons, mais les autorités doivent encore vérifier leur légitimité. La police enquête pour s’assurer que les corps n’ont pas été obtenus de manière frauduleuse ou contre la volonté des familles des défunts.
Un officier de police a déclaré sous anonymat : »Nous essayons de confirmer que les corps ont été donnés volontairement et qu’aucun vol de cadavres n’a eu lieu. »
Des recherches sont également en cours dans d’autres provinces pour déterminer si cette pratique est plus répandue qu’elle ne le semble.
Cette découverte soulève des questions éthiques et juridiques sur les limites des pratiques religieuses. Bien que le bouddhisme prône l’introspection et la méditation sur la mortalité, l’utilisation de cadavres humains pose des problèmes de respect des normes modernes en matière de gestion des corps.
Les autorités thaïlandaises se retrouvent face à un défi délicat : respecter les traditions spirituelles tout en garantissant que celles-ci respectent les lois et les droits des familles concernées. La controverse pourrait également pousser à réexaminer d’autres pratiques religieuses moins connues dans le pays.