Le 8 décembre 2024, le Ghana a élu John Mahama, candidat de l’opposition, comme nouveau président, marquant un retour historique pour l’ancien chef de l’État qui avait déjà exercé la présidence de 2013 à 2017. Cette élection, qui s’est tenue dans un climat de calme traditionnel pour le pays, a vu Mahama triompher sur le candidat du parti au pouvoir, Nana Akufo-Addo, qui a reconnu sa défaite.
Les partisans de Mahama se sont rassemblés dans les rues d’Accra, célébrant cette victoire avec enthousiasme, scandant des slogans et brandissant les drapeaux du National Democratic Congress (NDC). « Il est revenu, ils disaient qu’il ne pouvait pas revenir, et il est revenu. Le bâtisseur de la nation est de retour pour construire notre Ghana », s’est exclamée Leyla Alhassan, commerçante et fervente partisane du NDC, au milieu des festivités.
La victoire de Mahama intervient après une campagne électorale intense où les difficultés économiques du pays ont été au cœur des préoccupations des électeurs. Le Ghana, premier producteur d’or du continent et grand exportateur de cacao, a été durement touché par une crise économique marquée par une inflation élevée et un endettement massif. En réponse, Mahama a promis de relancer l’économie et de mettre en place des réformes anti-corruption.
Les États-Unis ont salué une « élection réussie » qui reflète la volonté du peuple ghanéen et se sont dits prêts à continuer de renforcer les partenariats sous la présidence de Mahama. De son côté, la Commission de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a également félicité Mahama pour sa victoire, soulignant la maturité politique du pays avec un transfert de pouvoir pacifique.
Cependant, cette élection n’a pas été exempte de violences : deux personnes ont été tuées par balle dans le nord et le centre du pays, signalant des tensions potentielles qui méritent une attention particulière alors que le Ghana se dirige vers un nouveau chapitre politique sous la direction de Mahama. Sa vice-présidente sera l’ancienne ministre de l’Éducation, Jane Naana Opoku-Agyemang, une pionnière qui devient la première femme à accéder à ce poste dans le pays.
Avec ce retour, Mahama espère marquer un renouveau pour le Ghana, en redonnant espoir à une population qui a été éprouvée par des années de difficultés économiques. « Break the 8 » (Briser les huit), un slogan utilisé par Mahama pour symboliser la nécessité de mettre fin à la domination de deux mandats par un parti au pouvoir, pourrait bien incarner cette aspiration au changement profond et à la revitalisation économique.