Une attaque menée par des jihadistes présumés a frappé sept villages dans le centre du Mali, faisant au moins 25 morts, selon des sources locales rapportées ce samedi 21 décembre 2024. Le pays, en proie à l’instabilité et aux violences depuis plus d’une décennie, est la cible de groupes djihadistes locaux affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique.
Les assaillants, présumés être des jihadistes, ont mené leur attaque vendredi soir à bord de motos et de tricycles électriques. Ils ont incendié des magasins et des greniers, et volé des céréales, des animaux et des motos. Les villages attaqués, où vit l’ethnie Donso (chasseurs traditionnels), sont Madina, Banguel Toupé, Gaza, Massasegué, Sonfounou, Irguelou et Bourari. Ce dernier village a enregistré au moins une quinzaine de morts.
Selon des sources locales, les jihadistes présumés ciblent habituellement les Donso et les membres des Forces de défense et de sécurité maliennes. Cependant, ils peuvent parfois s’attaquer à des villages avec lesquels ils ont signé des accords en échange du paiement d’une taxe religieuse pour éviter d’être attaqués. Aucune source officielle malienne n’a pour l’instant commenté cette attaque.
Le Mali, situé dans la région instable du Sahel, est gouverné depuis 2020 par une junte militaire qui n’a toujours pas proposé de date pour la tenue d’élections. Le pays est marqué par l’instabilité et les fortes violences depuis plus d’une décennie, en raison des actions de groupes djihadistes locaux fidèles à Al-Qaïda et à l’État islamique.
En plus de ces violences, le nord du pays connaît depuis plus d’un an une reprise des affrontements entre l’armée malienne, appuyée par la compagnie de mercenaires russes Wagner, et les rebelles indépendantistes, dominés par les Touareg et les Arabes. Ces derniers aspirent à revendiquer un nouvel État dans la vaste zone désertique de l’Azawad.
Ces attaques jihadistes mettent à mal la rhétorique de la junte au pouvoir depuis 2020, qui affirme que sa stratégie de rupture, ses nouveaux partenariats étrangers et un effort militaire accru ont permis d’inverser la tendance face aux jihadistes. Cependant, les « atrocités » commises contre les civils par l’armée malienne et son allié russe, ainsi que par les jihadistes, se poursuivent, comme l’a dénoncé l’ONG Human Rights Watch il y a une dizaine de jours.
La mission de stabilisation de l’ONU au Mali (Minusma) a pris fin en 2023, à la demande pressante de la junte. Depuis, les violences et les exactions contre les civils n’ont pas cessé, plongeant le pays dans un cycle de violence et d’instabilité.25 civils tués au Mali dans une attaque meurtrière dans le centre du Mali