la France a arrêté plusieurs influenceurs algériens accusés d’incitation à la violence et d’apologie du terrorisme, une série d’arrestations qui s’inscrit dans un climat de tensions croissantes entre Paris et Alger. Parmi les personnes interpellées, deux sont déjà sous enquête pour des accusations liées au terrorisme. Ces arrestations, qui touchent des individus influents sur les réseaux sociaux comme Imad Tintin et Zazou Youssef, font la lumière sur l’utilisation croissante des plateformes numériques pour promouvoir des discours violents et haineux, notamment à travers des vidéos partagées sur TikTok.
La première arrestation concernait Imad Tintin, un vidéoblogueur de 31 ans, qui a été interpellé à Grenoble après avoir posté une vidéo dans laquelle il incitait ses abonnés à « brûler vif, tuer et violer sur le territoire français ». Bien que la vidéo ait été supprimée après avoir accumulé plus de 800 000 vues, elle a été largement partagée avant de disparaître, ce qui a poussé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à réagir publiquement en qualifiant la publication d' »ignoble ». Tintin, qui est arrivé en France en 2021 et avait fait une demande de titre de séjour suite à son mariage avec une Française, avait vu sa demande refusée, et il est maintenant sous le coup d’un arrêté d’expulsion. Un juge l’a placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès, où il devra répondre de charges d’incitation directe à un acte de terrorisme.
La seconde arrestation a concerné Zazou Youssef, un influenceur algérien de 25 ans, également actif sur TikTok. Youssef a été placé en détention provisoire à Brest après avoir publié une vidéo appelant à des attentats en France et à la violence en Algérie. Sa vidéo a suscité une large attention, et TikTok a immédiatement supprimé son compte, l’accusant de violer ses règles concernant les discours de haine. Youssef, qui résidait en France avec un permis de séjour temporaire, risque jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende. Il sera jugé le 24 février prochain.
Une troisième arrestation a eu lieu à Montpellier, où un autre influenceur algérien a été interpellé pour des propos violents à l’égard d’un militant algérien, en l’incitant à « le tuer et le laisser souffrir ». Cette arrestation soulève également des questions sur l’implication d’influenceurs dans des conflits politiques, notamment concernant le régime algérien et ses opposants. Les autorités françaises ont évoqué l’éventualité de retirer le titre de séjour de ce dernier et de procéder à son expulsion.
Cette série d’arrestations met en lumière un phénomène inquiétant : l’utilisation des réseaux sociaux pour inciter à la violence et répandre des messages extrémistes. Les plateformes numériques, notamment TikTok, sont devenues des espaces où des individus, souvent jeunes, appellent à des actes de terreur et de violence, exploitant leur popularité pour diffuser des idées radicales. Ces événements soulignent également la difficulté pour les autorités françaises de lutter contre ces phénomènes dans un contexte de tension géopolitique avec l’Algérie. La question reste ouverte : ces arrestations sont-elles un simple coup de filet contre des activistes violents, ou bien font-elles partie d’une stratégie politique visant à déstabiliser la France à travers des acteurs numériques contrôlés par des régimes extérieurs?