La spirale de violence au Mexique atteint une nouvelle intensité. Le 30 juin 2025, les autorités mexicaines ont découvert vingt corps sans vie, certains décapités, dans l’État de Sinaloa, bastion historique du trafic de drogue. Une scène d’horreur symptomatique de la guerre sanglante que se livrent les factions rivales du cartel de Sinaloa, sur fond de lutte de pouvoir et de contrôle des routes de stupéfiants.
Le bureau du procureur de l’État a confirmé que quatre cadavres décapités gisaient le long d’une route, tandis que seize autres corps ont été retrouvés dans un véhicule abandonné à proximité de Culiacan, la capitale régionale. À l’intérieur d’un sac, cinq têtes humaines ont été découvertes. Un message attribué à l’une des factions a été laissé sur les lieux, mais son contenu reste pour l’instant confidentiel.
« Les forces militaires et policières travaillent ensemble pour rétablir la paix totale à Sinaloa », a déclaré le porte-parole du gouvernement local, Feliciano Castro, qui reconnaît que la stratégie actuelle contre le crime organisé doit être repensée.
Depuis des mois, l’État de Sinaloa est le théâtre d’une guerre fratricide entre les fidèles de Joaquin “El Chapo” Guzman et ceux d’Ismael “El Mayo” Zambada, cofondateurs du puissant cartel de Sinaloa. Ce cartel, désigné par Washington comme une organisation terroriste, est accusé de jouer un rôle central dans la production et le trafic de fentanyl, un opioïde synthétique ultrapuissant principalement destiné aux États-Unis.
La tension s’est exacerbée après l’arrestation de Zambada, 76 ans, et de Joaquin Guzman Lopez, 38 ans, fils d’El Chapo, tous deux extradés vers les États-Unis. Le premier affirme avoir été kidnappé au Mexique et transféré de force par avion privé vers le Texas.
Les violences à Sinaloa ont déjà fait plus de 1 200 morts en 2025, selon les chiffres officiels. À l’échelle nationale, 480 000 personnes ont été tuées depuis le lancement de la guerre contre les cartels en 2006, et plus de 120 000 sont portées disparues. Une hécatombe que les autorités semblent incapables d’endiguer.
Dans plusieurs régions de Sinaloa, les citoyens estiment que l’État a perdu le contrôle. L’impunité règne, et les cartels, surarmés, agissent à visage découvert. Les forces de sécurité, malgré leur présence, peinent à reprendre le terrain.
Face à cette tragédie, la communauté internationale reste largement silencieuse, bien que les conséquences du narcotrafic se fassent sentir bien au-delà des frontières mexicaines. La militarisation de la lutte antidrogue, la corruption institutionnelle, l’absence de politiques sociales efficaces et l’extrême pauvreté continuent de nourrir ce cycle infernal.