Au lendemain d’une série d’attaques jihadistes d’ampleur qui ont visé sept localités de l’ouest du Mali, la situation est revenue à un calme précaire mercredi, mais les habitants restent profondément inquiets face à la menace persistante.
Tôt mardi matin, les positions de l’armée malienne ont été attaquées simultanément dans plusieurs villes clés, notamment Kayes, Nioro du Sahel, Niono, Molodo, Sandaré, Gogui et Diboli. Parmi les lieux ciblés figure la résidence du gouverneur de Kayes, où des dégâts ont été signalés. Malgré ce calme apparent ce mercredi, la peur demeure très présente au sein des populations locales.
Selon une source hospitalière à Kayes, un civil blessé lors des attaques est décédé, tandis que plus d’une dizaine de personnes, principalement des civils, reçoivent des soins. L’armée malienne affirme de son côté avoir infligé de lourdes pertes aux assaillants, évoquant la neutralisation de plus de 80 jihadistes, sans pouvoir encore confirmer ces chiffres de manière indépendante.
En réaction à ces violences, un couvre-feu strict a été instauré pour une durée initiale de 30 jours dans la région de Kayes, avec des restrictions de circulation visant à renforcer la sécurité.
Ces attaques ont été revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), un important réseau jihadiste actif dans la région. Elles s’inscrivent dans une recrudescence générale des violences au Sahel, où les groupes extrémistes multiplient les offensives contre les forces armées et les civils.
Depuis plus d’une décennie, le Mali est plongé dans une grave crise sécuritaire, marquée par la montée en puissance des groupes terroristes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Malgré les promesses des juntes militaires au pouvoir et le soutien d’alliés comme les mercenaires russes d’Africa Corps, la lutte contre ces groupes reste un défi majeur.
Les populations, prises en étau entre les violences jihadistes et les exactions souvent dénoncées des forces de sécurité, vivent dans une incertitude constante quant à leur sécurité et à l’avenir de leur pays.