Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, âgé de 75 ans, a été victime ce week-end d’une intoxication alimentaire, provoquant l’annulation de ses activités officielles, notamment son témoignage très attendu devant la justice dans le cadre de son procès pour corruption. Son état de santé, bien que jugé stable, contraint le chef du gouvernement à rester confiné à son domicile pendant au moins trois jours, a indiqué dimanche un communiqué officiel de son cabinet.
D’après les autorités médicales, le diagnostic posé par le professeur Alon Hershko, chef du service de médecine interne à l’hôpital Hadassah Ein Kerem, fait état d’une inflammation intestinale aiguë liée à la consommation d’aliments avariés. Malgré cette situation, Netanyahou devrait continuer à exercer ses fonctions à distance, en mode télétravail, tout en poursuivant sa convalescence.
Cette nouvelle alerte de santé survient alors que le Premier ministre fait face à un procès aux enjeux politiques et juridiques majeurs, dans lequel il est accusé de fraude, d’abus de confiance et de corruption dans trois dossiers distincts. Le calendrier judiciaire, déjà fortement perturbé par des retards successifs, subit ainsi un nouveau contretemps. Les audiences prévues pour lundi 21 et mardi 22 juillet, durant lesquelles Netanyahou devait témoigner pour la première fois, ont été officiellement reportées. Ses avocats ont indiqué qu’il « s’efforcera » de comparaître mercredi, selon une lettre transmise au tribunal de district de Jérusalem.
Le parquet général a confirmé le report des audiences après examen des justificatifs médicaux, mais a insisté pour que le témoignage ait lieu « impérativement dans la semaine ». En dépit de l’absence d’opposition formelle à ce report, les procureurs ont rappelé que de nombreux délais ont déjà été concédés ces derniers mois et ont demandé que Netanyahou soit entendu mercredi et jeudi, afin d’éviter tout nouveau glissement du calendrier.
Le procès de Benjamin Netanyahou, qui se déroule depuis 2020, est suivi de près tant en Israël qu’à l’étranger, tant il incarne la confrontation entre justice et pouvoir dans une démocratie libérale confrontée à des défis institutionnels. Ce nouvel incident relance les interrogations sur la capacité du Premier ministre à faire face à ses responsabilités judiciaires alors même qu’il continue de diriger un pays en crise sécuritaire, économique et politique.
Par ailleurs, cette affaire met une fois de plus en lumière la complexité d’un procès qui mêle politique, médias, monde des affaires et justice. Si Netanyahou nie fermement toutes les accusations portées contre lui et dénonce une « chasse aux sorcières » menée par ses adversaires, ses détracteurs pointent du doigt une stratégie d’évitement qui, selon eux, vise à retarder le verdict final.
À mesure que les mois passent, la pression s’intensifie sur les institutions judiciaires israéliennes pour accélérer la procédure, alors même que l’état de santé du chef du gouvernement pourrait désormais devenir un nouvel élément perturbateur dans cette affaire tentaculaire. Le report de ces audiences ne fait ainsi qu’ajouter à l’incertitude entourant l’issue de ce procès historique, au cœur d’un Israël toujours plus divisé.