Les habitants de l’est de l’Afghanistan ont passé la nuit à la belle étoile, terrifiés par de nouvelles répliques, après qu’un séisme de magnitude 6,0 a frappé dimanche soir, tuant plus de 800 personnes et blessant des milliers d’autres. Les autorités redoutent un bilan encore plus lourd, de nombreux villages étant totalement détruits et encore inaccessibles.
L’épicentre du tremblement de terre se situait à une trentaine de kilomètres de Jalalabad, dans la province montagneuse de Kunar, où les routes escarpées et les glissements de terrain compliquent les opérations de secours. Les maisons, construites principalement en briques de boue et pierres, n’ont pas résisté aux secousses. Plusieurs villages, comme celui de Mazar Dara, ont été rasés à 95 % selon les habitants.
« C’était une nuit de terreur. Nous avons passé des heures dehors, sous les répliques, en aidant à transporter des blessés », témoigne Faridullah Fazli, un habitant d’Asadabad. Des survivants racontent avoir entendu des cris sous les décombres, impuissants faute d’équipement.
Les secouristes, soutenus par des hélicoptères, tentent d’atteindre les zones isolées. Un responsable local a déclaré que la priorité était désormais de sauver les blessés plutôt que de retrouver les corps, tandis que des habitants continuent de fouiller les ruines à mains nues.
Les hôpitaux de Jalalabad et des provinces voisines sont saturés. Plus de 460 blessés y ont été admis en urgence, et des dizaines d’autres sont soignés dans des structures médicales de fortune. La pénurie de tentes et de matériel médical aggrave la détresse des survivants, dont beaucoup refusent de rentrer chez eux, craignant de nouvelles secousses.
Cette tragédie survient dans un pays déjà éprouvé par une grave crise humanitaire, des sanctions internationales et une sécheresse persistante. L’Afghanistan, sous contrôle des talibans depuis août 2021, reste isolé diplomatiquement et dépend largement de l’aide humanitaire, qui s’est drastiquement réduite ces dernières années.
Plusieurs pays, dont la Chine, l’Inde, le Royaume-Uni et la Suisse, ont annoncé des aides financières et matérielles. Des organisations internationales, comme la Croix-Rouge et l’ONU, déploient des équipes d’urgence, mais l’accès aux zones sinistrées reste difficile.
L’Afghanistan est régulièrement frappé par des séismes en raison de sa position sur plusieurs failles tectoniques. En 2023, la province d’Herat avait déjà été endeuillée par une série de secousses meurtrières, et en 2022, la province de Paktika avait compté près de 2 000 morts.
Le séisme de dimanche, d’une profondeur de seulement 8 km, a été ressenti jusqu’à Kaboul et dans certaines régions du Pakistan. Sa faible profondeur explique l’ampleur des destructions et des pertes humaines.