Le 19 décembre 2025, les forces armées américaines ont déclenché l’opération Hawkeye Strike, une offensive aérienne et terrestre d’envergure contre des positions du groupe État islamique (EI, ou ISIS) en Syrie centrale. Qualifiée de « massive » par le Commandement central américain (CENTCOM), cette opération vise à infliger un coup décisif aux remnants jihadistes, en réponse à l’attaque du 13 décembre près de Palmyre, qui avait coûté la vie à deux soldats américains de la Garde nationale de l’Iowa (Sgt. Edgar Brian Torres Tovar et Sgt. William Nathaniel Howard) et à un interprète civil américain, Ayad Mansoor Sakat. Trois autres militaires américains avaient été blessés.
Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a annoncé le lancement de l’opération sur X, la qualifiant de « réponse directe » et de « déclaration de vengeance » : « Aujourd’hui, nous avons traqué et tué des ennemis. Beaucoup d’ennemis. Et nous allons continuer. » Il a souligné que cette opération « n’est pas le début d’une guerre », mais une riposte implacable. De son côté, le président Donald Trump a confirmé sur Truth Social que les États-Unis « frappent très fort contre des bastions de l’EI », qualifiant l’opération de « très lourdes représailles », tout en précisant que le gouvernement syrien, dirigé par le président intérimaire Ahmad al-Sharaa, soutient pleinement les frappes.
L’opération Hawkeye a ciblé plus de 70 sites disséminés dans le centre de la Syrie, incluant des combattants, des infrastructures, des dépôts d’armement et des zones de commandement. Les frappes ont mobilisé un arsenal impressionnant : avions de chasse F-15E Strike Eagle et A-10 Thunderbolt II (« Warthog »), hélicoptères d’attaque AH-64 Apache, systèmes d’artillerie HIMARS, ainsi que plus de 100 munitions de précision. Des F-16 jordaniens ont également participé. Les zones touchées comprenaient le désert près de Palmyre, Homs, Deir ez-Zor et Raqqa, où l’État islamique maintient encore des cellules dormantes malgré sa défaite territoriale en 2019.
Le nom de l’opération rend hommage à l’État d’origine des soldats tués, l’Iowa, surnommé « Hawkeye State ». Selon des responsables américains, la campagne pourrait se prolonger pendant plusieurs semaines. L’assaut initial a eu lieu lors d’une rencontre avec des responsables locaux près de Palmyre, où un tireur isolé affilié à l’EI – membre récent des forces de sécurité syriennes et en cours de limogeage pour soupçons d’extrémisme – a été neutralisé sur place. Depuis cet incident, les forces américaines et alliées ont mené dix opérations supplémentaires en Syrie et en Irak, neutralisant ou capturant 23 terroristes et collectant des renseignements ayant guidé les frappes du 19 décembre.
Cette offensive s’inscrit dans un contexte de normalisation rapide entre Washington et Damas. Depuis la chute du régime Assad fin 2024, le président intérimaire Ahmad al-Sharaa, ancien leader de Hayat Tahrir al-Sham, a opéré un virage pro-occidental. Sa visite historique à la Maison-Blanche en novembre 2025 – la première d’un chef d’État syrien – a scellé l’adhésion de la Syrie à la coalition internationale anti-EI, entraînant la levée de sanctions et une coopération sécuritaire renforcée.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a réaffirmé son engagement à éradiquer l’EI, sans critiquer les frappes américaines, tandis que les Forces démocratiques syriennes (kurdes) ont salué l’opération comme un facteur décisif pour prévenir toute résurgence jihadiste.
Ces frappes représentent l’escalade la plus importante depuis des années dans la lutte contre les restes de l’État islamique, illustrant une coopération inédite entre Washington et le nouveau pouvoir syrien pour stabiliser la région.


























