Le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, a annoncé lundi un nouveau cabinet gouvernemental faisant appel à sept anciens chefs rebelles comme ministres, à la suite d’un accord de paix en octobre visant à mettre fin à des décennies de guerre.
Le chef rebelle vétéran et économiste Gibril Ibrahim, du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) – qui a joué un rôle majeur dans le conflit au Darfour – a été nommé nouveau ministre des Finances du Soudan.
« Nous sommes parvenus à un consensus sur plus de 25 ministères », a déclaré Hamdok, lors d’une conférence de presse à Khartoum.
« Cette programmation vise à préserver ce pays de l’effondrement … nous savons qu’il y aura des défis mais nous sommes certains que nous avancerons. »
Hamdok a dissous dimanche le cabinet précédent pour faire place à une composition plus inclusive au gouvernement.
Deux ministres ont été choisis parmi les militaires, le reste provenant du groupe Forces for Freedom and Change, qui joue un rôle clé dans la politique soudanaise.
Le groupe a été la force motrice des manifestations antigouvernementales qui ont conduit à l’éviction d’avril 2019 de l’homme fort Omar el-Béchir.
Hamdok a nommé au poste de ministre des Affaires étrangères Mariam al-Sadiq al-Mahdi, fille du dernier Premier ministre soudanais démocratiquement élu, Sadiq al-Mahdi, décédée à 84 ans en novembre d’une infection à coronavirus.
Il a été renversé par El Bachir lors d’un coup d’État militaire soutenu par les islamistes en 1989.
La semaine dernière, le Soudan a nommé trois ex-rebelles au conseil souverain au pouvoir, l’organe au pouvoir à majorité civile dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhan, qui a été installé au pouvoir après l’éviction de Béchir.
Il fait suite à l’accord de paix de l’année dernière entre le gouvernement de transition et le Front révolutionnaire soudanais (SRF), une coalition de cinq groupes rebelles et quatre mouvements politiques, y compris la région troublée de l’ouest du Darfour.
Hamdok a déclaré qu’il faisait toujours pression pour des pourparlers avec deux groupes d’exclusion restants qui n’ont pas signé l’accord.