Le gouvernement tunisien a annoncé aujourd’hui qu’il demandera un financement exceptionnel de 7 milliards de dinars (2,25 milliards de dollars) directement à la Banque centrale pour combler le déficit budgétaire de cette année. Cette mesure intervient dans un contexte de rareté des financements externes et de difficultés financières générales, obligeant le pays à s’appuyer sur l’emprunt intérieur pour rembourser sa dette extérieure.
Cette initiative souligne les graves difficultés financières auxquelles la Tunisie est confrontée, avec l’obligation de rembourser 4 milliards de dollars de dettes extérieures en 2024, soit une augmentation de 40% par rapport à 2023. Le projet de loi, visant à permettre à la Banque centrale de fournir une assistance unique au Trésor, suscite des inquiétudes quant à l’indépendance de la banque.
Le ministère des Finances tunisien vise à réduire le déficit budgétaire à 6,6% du PIB en 2024 et à 3,9% d’ici la fin de 2026, imposant des taxes supplémentaires aux banques, hôtels, restaurants, cafés touristiques et entreprises de boissons alcoolisées. Malgré un accord en 2022 avec le Fonds monétaire international, la Tunisie a déjà manqué des engagements clés, tandis que les économistes soulignent sa forte dépendance des prêts intérieurs pour rembourser ses dettes extérieures, entraînant une réduction de la liquidité et limitant le financement des banques pour l’économie. Le président Kaïs Saïed critique les banques privées, les appelant à aider l’économie dans cette période délicate.