L’élection présidentielle prévue le 6 octobre en Tunisie sous la présidence de Kaïs Saïed soulève de sérieuses préoccupations quant à l’avenir démocratique du pays. Depuis son accession au pouvoir en 2019, Saïed a transformé le paysage politique en concentrant un pouvoir exécutif étendu, au détriment des institutions parlementaires. Son coup de force de juillet 2021 a marqué un virage autoritaire, avec des conséquences dramatiques pour les libertés civiles et les droits politiques en Tunisie.
En convoquant des élections sans clarifier sa propre candidature, Saïed maintient une atmosphère d’incertitude politique, exacerbée par des mesures répressives contre les opposants politiques, les médias indépendants et les voix critiques. Cette répression s’est intensifiée avec l’emprisonnement de figures clés de l’opposition et la restriction de la liberté de la presse, signalant un recul alarmant pour la démocratie tunisienne.
Sur le plan économique, la Tunisie fait face à des défis persistants avec une croissance stagnante, un chômage élevé et une augmentation de la pauvreté, alimentant les tensions sociales et la migration clandestine vers l’Europe. Ces conditions économiques précaires sont exacerbées par des politiques migratoires controversées et des discours xénophobes qui ont contribué à une crise humanitaire croissante pour les migrants en Tunisie.
Les récents rapports de violations des droits humains, y compris l’intimidation des avocats et des journalistes critiques, mettent en lumière une détérioration alarmante des droits fondamentaux sous le règne de Saïed. L’issue de cette élection présidentielle pourrait non seulement façonner l’avenir politique de la Tunisie, mais aussi déterminer son engagement envers les principes démocratiques et les droits de l’homme dans le pays.