La prise en main par la Hongrie de Viktor Orban de la présidence du Conseil de l’Union européenne pour les six prochains mois suscite une série d’inquiétudes et de réactions au sein des Vingt-Sept. Réputé pour ses positions eurosceptiques et ses liens controversés avec le Kremlin, Orban promet une présidence marquée par l’impartialité, malgré ses confrontations passées avec les institutions européennes.
La présidence hongroise survient à un moment décisoire, où l’Europe fait face à des défis majeurs tels que l’État de droit, l’immigration et le conflit en Ukraine. Budapest, sous Orban, envisage de défendre vigoureusement sa vision de l’Europe, souvent discordante avec celle de ses partenaires européens. Cette position a précédemment conduit à des tensions et même au gel de fonds européens à la Hongrie.
Malgré les promesses de médiation impartiale, la présidence hongroise semble vouloir mettre en avant des priorités économiques telles que renforcer la compétitivité économique de l’UE et lutter contre l’immigration illégale. Orban cherche également à rapprocher les pays des Balkans occidentaux de l’adhésion à l’UE, tout en critiquant l’élite technocratique de Bruxelles et en défiant les normes établies de coopération européenne.
Bien que Viktor Orban ait subi des revers notables, tels que l’échec de son opposition à Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne, il demeure une figure influente qui entend faire entendre sa voix au sein de l’Union. La présidence hongroise s’annonce donc comme un test crucial pour la solidité de l’unité européenne et les valeurs qu’elle défend, face à un leader européen souvent perçu comme provocateur et isolé au sein même de l’UE.