L’explosion inattendue de milliers de bipeurs utilisés par les membres du Hezbollah a plongé le Liban dans une nouvelle tragédie. Le 17 septembre, une série d’explosions a gravement blessé plus de 2 750 personnes au Liban, parmi lesquelles huit ont malheureusement perdu la vie, selon les rapports officiels. Ces dispositifs, autrefois essentiels pour les communications secrètes de la milice chiite, ont soudainement explosé, semant la panique dans tout le pays.
Les scènes de chaos rappellent tragiquement celles de l’explosion du port de Beyrouth en 2022. Les sirènes des ambulances ont retenti sans répit, transportant les blessés vers des hôpitaux déjà submergés par le flot incessant de victimes. Les images circulant sur les réseaux sociaux montrent des hommes gravement blessés, certains avec les mains ensanglantées ou amputées, d’autres gisant dans des mares de sang, victimes de blessures profondes à l’aine ou au dos, en fonction de la localisation des bipeurs dans leurs vêtements.
Le Hezbollah, ayant longtemps utilisé ces bipeurs pour éviter les interceptions par Israël, est au cœur des spéculations. Alors qu’aucune revendication n’a encore été faite, Israël est accusé par certains d’avoir orchestré une attaque coordonnée. Les experts pointent la possibilité que les batteries des bipeurs aient été surchauffées de manière délibérée, bien que cette hypothèse soulève des questions techniques complexes. Un ingénieur libanais exprime son scepticisme face à cette éventualité, qualifiant une telle opération de prouesse exceptionnelle.
L’ampleur des explosions a touché des régions du Liban, mais aussi la Syrie voisine, où au moins 14 blessés ont été rapportés. L’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, Mojtaba Amani, fait partie des blessés, illustrant la portée internationale de cet incident.
Face à l’urgence, le ministère libanais de la Santé a ordonné une mobilisation générale des hôpitaux. Les infrastructures médicales, déjà fragiles après des années de crise économique et politique, peinent à absorber l’afflux de blessés. L’hôpital universitaire américain de Beyrouth (AUBMC), l’un des principaux centres de santé du pays, est d’ores et déjà submergé, contraignant les autorités à recommander aux patients non urgents de retarder leur venue.
Cette série d’explosions pourrait-elle être le prélude à une offensive militaire plus vaste ? Alors que le Hezbollah voit sa capacité à communiquer gravement affectée, les spéculations d’une prochaine opération terrestre israélienne se multiplient. L’incapacité temporaire du Hezbollah à coordonner ses forces pourrait jouer en faveur d’Israël dans un contexte où les tensions restent vives entre les deux pays.
En attendant, le Liban se retrouve une fois de plus plongé dans une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent, ravivant les cicatrices encore fraîches des catastrophes passées. La question qui se pose désormais est celle de la résilience du Hezbollah et de la réponse qu’il pourrait apporter à ce coup porté à ses infrastructures de communication.