La Mission des Nations Unies en Libye (MANUL) a récemment exprimé son profond malaise à la suite de la diffusion de vidéos choquantes sur les réseaux sociaux, illustrant des actes de torture et des mauvais traitements infligés à des détenus au centre de détention de Gernada, dans l’est du pays.
Les vidéos montrent des scènes de violence extrême et de souffrances infligées à des prisonniers, des actes qui s’inscrivent dans un schéma récurrent de violations des droits humains. La MANUL a souligné que ces images sont en ligne avec ce qu’elle considère comme des pratiques documentées de mauvais traitements dans plusieurs établissements pénitentiaires à travers la Libye. Ces abus se produisent alors que les prisons libyennes sont surpeuplées et souvent contrôlées par des milices et des groupes armés, sans une supervision adéquate de l’État. Les conditions de détention sont, de manière générale, inhumaines et dégradantes, et les prisonniers sont régulièrement victimes de violences physiques et psychologiques.
Dans un communiqué, la MANUL a condamné ces actes de torture, les qualifiant de « graves violations du droit international des droits de l’homme ». L’organisation a exigé qu’une enquête immédiate soit lancée pour examiner ces actes et que les responsables soient traduits en justice. En outre, la mission a insisté sur la nécessité d’accorder un accès sans restriction aux observateurs des droits humains et aux équipes d’investigation indépendantes. En coopération avec le commandement général de l’armée nationale libyenne, la MANUL espère garantir une totale transparence et veiller à ce que cette affaire ne soit pas enterrée sous les rugosités du système judiciaire et politique instable du pays.
Le système pénitentiaire en Libye, tout comme d’autres secteurs de la société, a été profondément affecté par la guerre civile qui a éclaté après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis ce renversement, le pays a plongé dans un chaos absolu. Des rivalités entre milices armées, un manque de gouvernance centralisée et une prolifération de groupes extrémistes ont conduit à la dégradation des institutions, y compris celles censées protéger les droits des citoyens. Les violations des droits humains, y compris la torture, sont fréquentes et se produisent dans un climat d’impunité. Ces abus ne sont pas uniquement le fait des autorités libyennes, mais aussi de groupes armés et de milices contrôlant certaines régions du pays.
La communauté internationale, par le biais des Nations Unies et d’autres organisations des droits de l’homme, continue de dénoncer la situation en Libye, tout en cherchant des moyens de promouvoir une résolution pacifique du conflit. Cependant, la situation sur le terrain reste extrêmement complexe. La Libye n’a pas encore trouvé de stabilité politique et est confrontée à une série de défis sécuritaires et institutionnels.
Les Libyens continuent de souffrir dans un environnement où les droits de l’homme sont constamment bafoués. La mission des Nations Unies insiste sur la nécessité d’une transition vers un État de droit et d’une gouvernance plus transparente, capable de protéger les citoyens contre les abus. Tant que la Libye continuera à être fragmentée entre milices rivales et gouvernements concurrents, les violences en prison risquent de perdurer. Le rétablissement de la paix, la stabilisation du pays et la réforme des institutions seront essentiels pour empêcher que des violations similaires ne se reproduisent.
Les efforts internationaux visant à mettre fin à ces atrocités devraient se poursuivre avec vigueur, mais la véritable question reste de savoir si ces efforts auront un impact réel dans un pays qui semble être pris dans un cycle de violence et d’instabilité sans fin.